Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Sense8 : ode funéraire

J’avais prévu de vous parler de cette série aujourd’hui depuis quelques semaines, après avoir fini la saison 2, en fait, mais du coup, c’est d’autant plus d’actualité que Netflix a décidé d’annuler la série, ce qui fait que je vais résilier mon abonnement. Parce que j’aimais Sense8 et que j’ai envie de vous dire pourquoi. Pas pour vous convaincre (j’hésite à vous encourager à regarder du coup), juste pour le plaisir.

Sense8, le cercle

Huit inconnus sont soudain liés

De quoi ça parle pour ceux qui n’auraient pas vu ? Huit personnes dans le monde se retrouvent reliées entre elles à la mort d’une neuvième. Iels vont apprendre à dompter leur “”sensibilité” pour s’aider les uns les autres à surmonter les différentes épreuves de la vie. Parce que déjà, iels ont tous une vie compliquée. On a notamment dans le lot un gangster à la petite semaine et une prisonnière coréenne. Mais en plus, ils doivent faire face à une organisation secrète qui veut leur peau. Alors je sais : pouvoirs spécifiques, organisation secrète, ça fait carrément John Doe. Qui était cool aussi comme série et pas juste parce qu’on voyait le cul de Dominic Purcell au générique. Ou encore Le Caméléon, un peu Heroes, je crois, un peu les X-Men aussi, non ? Bref, on pète pas plus l’originalité que ça sur ce point. Alors pourquoi c’est cool ? Pour plusieurs raisons.

Sense8, l'anniversaire de Lito

L’interactions entre les personnages

Alors qu’au début, les huit se croisent sans trop comprendre ce qu’il se passe. Ils développent peu à peu leur pouvoir et se substituent les uns aux autres pour s’apporter leurs compétences et s’aider. Will, Wolfgang et Sun interviennent quand y a de la bagarre. Lito quand il s’agit de jouer la comédie, Capheus de conduire, Kala pour la chimie et la médecine, Nomi pour tout ce qui est piratage informatique et Riley… Bon, elle, ok, j’avoue qu’elle m’intéresse moyen. Elle est avant tout la love interest de Will et les scènes où elle mixe (elle est DJ) sont les pires moments de musique de la série. Particulièrement le remix pourri de What’s up des 4 non Blondes qui m’a fait saigner des oreilles. Alors que j’ai quand même du Riri sur ma playlist Spotify donc ça vous situe mon niveau. Bref, plus on avance dans la série, plus les interactions sont fluides et naturelles.

Sense 8, les huit

La beauté de la photographie

Beaucoup reprochent son rythme à la série et je comprends, on a pas mal de passages contemplatifs qui ne font pas avancer la série… Mais bordel, c’est beau. La photographie est hyper travaillée. Il y a vraiment des plans inspirés et magnifiques, des plans de pure poésie. Mes moments préférés : la scène où ils nagent tous avec Kala en Méditerranée et la scène de baise dans la piscine, entre bleu et rouge. Je ne dirai pas qui est impliqué pour pas spoiler.

Kala et Wolfgang

Des scènes de sexe ultra poussées

Alors les scènes de sexe dans les séries, ça peut vite me gonfler, surtout si je sens le côté hyper gratuit du truc, coucou HBO pour pas mal de tes oeuvres ou encore le navrant Spartacus où il devait y avoir plus de scènes de cul que de scènes de combat. C’est toujours super touchy le cul dans les fictions parce que mal dosé, mal écrit ou réalisé, trop gratuit, ça agace direct le récepteur de ton oeuvre. Ici, du fait de la connexion entre les personnages, une gentille partie de jambe en l’air se transforme rapidement en orgie… mais je les trouve assez belles, en fait. Surtout la scène de sexe citée dans le paragraphe ci-dessus. Dans l’épisode de Noël, l’ultime orgie est assez bien faite… et en totale mixité. Finalement, la seule scène de sexe qui m’a un peu saoulée, c’est la toute première entre Nomi et Aminata que je trouvais un peu gratuite, un peu “hé, on vous met direct deux meufs qui baisent à grand coup de gode ceinture, ahah” mais tu comprends vite que ce n’est pas si gratuit que ça.

Un excellent traitement des amours homosexuelles

Parmi nos huit, nous avons un gay et une trans, tous les deux en couple. On a, de mon point de vue hétéro, toujours un léger souci de représentation des couples gays dans les séries qui sont un peu trop traités comme tel. Dans Six feet under, par exemple, le couple Keith et David est intéressant mais tout tourne autour du fait qu’ils sont gays. Alors oui, avec la problématique de l’adoption par exemple, ou des relations libres. Bah oui, les gays, ils forniquent tout le temps avec n’importe qui, tu sais bien… Et puis HBO, faut du cul, du cul, du cul. Je veux bien admettre sans soucis que ça touche certains couples homos, pas de soucis. Mais leur relation ne peut pas tourner qu’autour de ça. Dans Sense 8, l’homosexualité de Lito et la transexualité de Nomi sont des ressorts importants de l’histoire mais leurs personnages ne se résument pas à ça. On a aussi des scènes où ils sont avec leur partenaire et ils se comportent comme n’importe quel couple, avec tendresse et amour, sans que leur identité sexuelle n’arrive sur le tapis. Et ça, rien que ça, ça mériterait qu’on jette un oeil à la série.

Nomi et Amanita, un couple emblématique

Une histoire de liens

En fait, j’ai la sensation que les Wachowski réussissent avec Sense8 ce qu’ils ont échoué avec Cloud Atlas : raconter une histoire par delà l’espace avec des liens particuliers entre les gens. Pour Cloud Atlas, c’était dans le temps mais y a quelque chose. Et je suis dévastée qu’il n’y ait pas de saison 3… Pas tellement pour l’histoire contre l’organisation secrète parce que ça, en fait, je m’en fous. Mais plus pour leurs histoires individuelles. Les voir grandir avec leur pouvoir, les voir s’épanouir avec ça. Mais je ne désespère pas, ils trouveront bien un moyen de nous faire une fin.

Nina

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