Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Chère petite, le thriller qui marque

Parfois, j’ai des ratés. Des périodes où les fictions que je dévore ne sont pas à la hauteur de mes espérances. Et puis il y a ces périodes où je multiplie les bonnes pioches. Genre en ce moment. J’ai lu plusieurs romans qui m’ont enthousiasmée, vu des films sympas et j’ai découvert des séries pépite. Notamment “chère petite », un thriller allemand redoutablement efficace même s’il a pris un pari osé : se reposer sur de jeunes enfants. Et Dieu sait que les enfants de fiction, moi… Mais là, on se retrouve face à une figure terrifiante de la culture pop : la petite fille pas si angélique.

Chère petite, série allemande

Echapper à son kidnappeur

L’histoire : une femme court dans une forêt, la nuit. On l’a vue quelques instants plus tôt, chez elle, à jouer avec ses deux enfants avant que le père ne vienne les visiter pour une petite crise d’autorité. On comprend très rapidement que la mère et les enfants sont captifs et donc, la course en forêt s’appelle une fuite. Mais la mère est percutée par une voiture. Amenée à l’hôpital avec sa fille, on va découvrir qu’elle a été victime d’un enlèvement… et que ce n’était pas la première. Non. La première, Lena, a été enlevée 13 ans plus tôt et la petite fille est la sienne. Alors que la police commence à enquêter sur ces enlèvements, les parents de Lena apparaissent et se découvrent donc deux petits-enfants. Dont Hannah, une belle petite fille sosie de sa mère mais qui semble agir bizarrement.

Hannah dans Chère petite

Ce n’est pas un simple thriller

Bon, c’est un peu compliqué de résumer sans trop en dévoiler même si Chère petite est une sorte de série à tiroirs où l’évolution de l’intrigue va s’accompagner de nouveaux mystères. Si le cast et l’ambiance prennent immédiatement à la gorge, j’étais un peu perplexe face aux premiers rebondissements. Je n’avais aucun mal à deviner que les choses n’étaient pas ce qu’elles semblaient être et qu’il était assez simple de démêler les fils. Mais ne vous laissez pas avoir par l’apparente facilité de compréhension des premières interrogations. Le sujet n’est pas là.

Chère petite, un thriller efficace

Une histoire d’emprise

En fait, quel est le sujet exactement ? La réponse évidente serait : qui était le kidnappeur de Lena et pourquoi elle ? Mais en vrai, il va s’avérer qu’on s’en fout un peu de l’identité du grand méchant. Oui, ça nous donne une certaine compréhension des événements mais en dehors de ça… Non, finalement, le vrai sujet, c’est l’emprise. Notamment auprès des enfants, Hannah et Jonathan qui semblent osciller entre loyauté envers le père et curiosité vis-à-vis du monde extérieur. 

Hannah, une enfant terrifiante

A qui ira leur loyauté ?

C’est d’ailleurs là que réside le suspense. Alors que le schéma initial de la captivité est brisé, à qui va aller la loyauté des trois prisonniers et jusqu’où va-t-elle aller ? D’autant que les captifs vont rencontrer de nouvelles personnes. Hannah va s’attacher à l’infirmière qui la reçoit à l’hôpital et commence à la faire parler, il y a les grands-parents, également, qui découvrent leurs petits-enfants avec effarement, chacun réagissant différemment à la nouvelle. Le petit Jonathan aussi, clairement sous une double emprise : celle du père mais aussi celle d’Hannah, disciple zélée de son paternel. Puis la femme captive qui ne semble jamais pouvoir sortir du cauchemar dans lequel elle a été plongée. 

Ruth et Hannah dans Chère petite

Des enfants qui ressemblent à des enfants

Tiré d’un roman que je n’ai pas lu, Chère petite réussit l’exploit d’être parfaitement crédible alors même qu’il met en scène des enfants. Si Hannah est terrifiante dans sa froideur et sa maturité, la série n’oublie pas de nous rappeler qu’elle est une petite fille avant tout grâce à certains détails. Comme son attachement à sa peluche chat ou son désir fort de voir la mer, seule demande qu’elle formulera tout au long de la série. Jonathan est tout aussi réussi dans son rôle de petit garçon un peu boudeur, un peu effrayé. C’est assez rare cette finesse d’écriture sur des personnages enfantins, surtout dans le genre thriller où les caractères des personnages est un peu bâclé.

“Mais pourquoi celui-ci ou celle-là réagit comme ça ?

Parce que sinon, y a pas de film”.

Heu…

Je parle des enfants mais tous sont excellents. La mère prisonnière fonctionne bien, le couple de grands-parents aussi. A noter que la grand-mère est jouée par l’actrice qui jouait Regina dans Dark, élément que Netflix met en avant alors que… bah on s’en fout. Chère petite est certes une série allemande mais à part ça, aucun rapport avec Dark.

Jonathan dans Chère petite

Une mini-série à binge-watcher un week-end de pluie

Chère petite a l’avantage certain d’être une mini-série de 6 épisodes avec une vraie fin. Elle vous occupera le temps d’un petit week-end et vu que nous rentrons dans l’automne, le timing est parfait. Je regrette presque de ne pas avoir lu le roman avant tant j’ai trouvé l’intrigue intelligente, le malaise réel. J’aime les thrillers et j’ai souvent du mal à trouver de la bonne came. Là, pas de facilité scénaristique et, finalement, les rebondissements qui se devinent ne sont pas si importants. Car ici, on s’en fout du “qui”. Ce qui fait flipper, c’est l’emprise persistante, le cauchemar qui ne finit pas. Une anti happy-end étalée sur six épisodes. Ca vaut le coup, vraiment. 

Nina

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