Je ne suis pas l’actualité littéraire. Je ne suis pas très au fait du nom des auteurices français qui cartonnent. Et parfois, je confonds les gens. Ainsi, en novembre, je décide de m’intéresser aux histoires d’amour en littérature. Car je voulais écrire ma comédie romantique et je ne connais pas bien les codes. Du coup, en furetant sur Nextory, je tombe sur cette autrice dont j’ai déjà entendu parler, Melissa Da Costa. J’hésite car si j’avais trouvé “Ta deuxième vie commence le jour où tu comprends que tu n’en as qu’une” facile à lire, il m’avait un peu turlupinée par son côté gentillet, voir niais. Et puis j’ai réalisé que ce n’était pas Melissa Da Costa mais Raphaëlle Giordano qui avait écrit “Ta deuxième vie…”. Et le pitch de La doublure me plaisait donc…
Histoire trouble chez un couple très bourgeois
La doublure, donc, premier roman de Melissa Da Costa que j’ai lancé. L’histoire en bref : une jeune fille se retrouve embauchée par un couple pour être l’assistante de Madame, une artiste peintre sulfureuse. On comprend très vite que le couple est libertin et Evie, l’héroïne va se retrouver prise dans un tourbillon de peinture, de sexe et de drogue. Pas du tout niais et gentillet, donc. J’ai plutôt bien mordu à l’hameçon. Même si j’ai deviné certains rebondissements, la fin est bien trouvée. L’autrice nous balade dans un charmant village de provence, s’est renseignée sur les oeuvres d’art dont elle parle. Le couple principal a un côté un peu pédant, très bourgeois, un poil crispant. Et c’est hilarant car je l’ai découvert en livre audio et personne n’a trouvé utile d’expliquer à la lectrice que Lilith se disait “Lilitttt” et pas “Lilifssss”. Ce qui donne des gens très prétentieux qui prononcent n’importe comment leur sujet de prédilection. Drôle.
Une héroïne un peu trop absolue
Ayant bien aimé La doublure, malgré une envie de claquer l’héroïne qui fait n’importe quoi et prend de mauvaises décisions, je poursuis avec Les douleurs fantômes. Qui m’a fait confondre Melissa Da Costa et Raphaëlle Giordano car j’ai cru que c’était un bouquin de développement personnel à la base. A cause de la meuf à l’air compassé sur la couverture. Bon, je n’ai pas compris que c’était une suite sur le coup. Le contexte était bien posé, quelques souvenirs permettait de raconter les éléments dont nous avions besoin. Bien joué sur ce point. Par contre, je trouvais l’héroïne un peu chiante, un peu radicale dans ses choix de vie et la fin est un peu tout ce qui m’agace, ça manquait de nuance. J’ai moins aimé. Et je n’ai pas eu envie de lire Je revenais des autres car je connaissais déjà la fin de l’histoire.
Un petit garçon qui sonne comme un enfant
Dernier opus enfin : La faiseuse d’étoiles que j’ai trouvé vraiment joli. L’histoire d’un petit garçon qui ne comprend pas que sa fantasque maman va mourir. Parce qu’elle lui dit qu’elle va partir sur Uranus pour une mission très spéciale et il la croit. Si tout est raconté du point de vue de l’enfant avec quelques passages au monde présent, Melissa Da Costa ne nous cache pas l’état de la maman. Je suis rarement fan des enfants de fiction, essentiellement parce que ça se sent souvent que c’est un adulte qui se cache derrière un enfant pour parler. Mais là, ça a bien fonctionné. Même si je l’ai écouté avec un lecteur et un mec qui fait une voix d’enfant, je trouve ça toujours un peu agaçant. Après, je préfère toujours les voix de femme, sauf si elles ont l’air d’appartenir à une grosse fumeuse. Ou une meuf qui fait du vocal fry, je suis pas sûre de saisir la différence.
Une autrice qui ne cherche pas à nous arnaquer
Trois romans donc deux que j’ai vraiment eu du plaisir à écouter. Le troisième aussi à quelques nuances près. J’aime bien que Melissa Da Costa s’attache à des lieux, pour commencer. Saint-Paul-de-Vence pour La doublure, Arvieux et Frontignan pour Les douleurs fantômes. Des lieux qui existent et sont bien décrits puisque j’avais des images très précises en tête alors que je n’y suis jamais allée. Ce qui m’a donné envie d’aller à Saint-Paul-de-Vence d’ailleurs. Il y a dans son écriture un sens fort du réel. Déjà, j’aime que ses héroïnes ne soient pas stupides ou des petits lapereaux nés hier qui ne voient rien venir. Dans La doublure, Evie capte très vite que le couple chez qui elle vit est libertin. Ca ne la choque pas, ça l’amuse plutôt. Honnêtement, La doublure, je l’ai choisi parce que ça sentait bon le scénario d’un téléfilm thriller, mes prefs. Et dans les téléfilms, les héroïnes ne voient jamais rien venir. Quand elles ont l’intuition que machin ou bidule est suspect, vous pouvez être sûr que ce n’est pas lui ou elle. Le suspense du téléfilm se base sur la magie. Pas la magie magique (quoique) mais les principes des illusionnistes : attire le regard à gauche pour agir à droite. Un peu comme Macron, finalement. Là, Da Costa ne nous prend pas pour des cons. Il n’y a pas de sale astuce ou de trucage. Presque pas assez puisque moi, j’avais imaginé des rebondissements encore plus sales mais c’était déjà bien salé.
S’endormir entortillés
Après, on retrouve quelques tocs d’écriture. Par exemple, les hommes des romans de Melissa da Costa aiment s’endormir avec un bout de leur maîtresse en contact. Genre Pierre s’endort toujours avec le sein d’Evie dans la bouche, Tim avec une mèche de cheveux d’Ambre entortillé dans les doigts. Ce qui ne me parle pas car j’aime bien avoir mon espace pour dormir mais pourquoi pas. Il y a aussi un petit copain un peu nul. Alors nul dans le sens “normal” par rapport au grand amour. Mais hé, je savais dans quoi je me lançais.
Une autrice dont j’apprécie la variété d’écriture
Après, je n’ai pas envie de me montrer critique vis-à-vis de Melissa Da Costa parce que si je n’ai lu que trois romans sur les huit qu’elle a écrits, je suis vraiment étonnée par la variété des récits que j’ai dévorés. Etonnée dans le bon sens du terme. Pour la petite histoire, Melissa Da Costa est devenue l’autrice la plus vendue en France, dépassant ainsi Guillaume Musso qui était le maître absolu depuis 12 ans. Hier, en allant à la bibliothèque, j’ai regardé s’ils avaient des romans de Musso car j’avais la volonté de lire un autre de ses romans parce que j’en ai lu un y a 15 ans et que je fais trop ma snob. Je vous jure, rien que de lire les titres, j’étais fatiguée et proche de renoncer à mon projet. Là aussi, on a des histoires qui feraient très bien en téléfilm. Celui que j’ai lu, y avait des orques, un marineland, du voyage dans le temps et même un orage qui permet au héros de se voir dans le reflet de sa bibliothèque vitrée.
Une bonne came pour la plage
Bref, c’est l’été et si vous traînassez au relay sans trop savoir quoi prendre, Melissa da Costa, ça le fait. Ca se lit très bien et La doublure se passe même en bord de mer, idéal. Sinon, vous avez la saga Blackwater si vous ne l’avez pas encore lu. Ou la trilogie du Problème à trois corps de Liu Cixin. J’entame le tome 3 et c’est absolument mieux que la série.
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