Je ne suis pas cinéphile mais je me soigne ! J’ai souvent dit que j’avais un souci avec le cinéma : trop passif. Contrairement à la lecture qui est une activité en soi ou la télé que je regardais toujours en faisant autre chose. D’où un assoupissement régulier, scénarii cousus de fil blanc, acteurs que tu n’aimes pas toujours… Mais j’essaie de me soigner. Et grâce à des Youtubeurs formidables comme Not seriou’s, Re-vu, Meeea ou mon idole Karim Debbache, ma curiosité est titillée. Alors avec Victor, on s’est lancés dans un cycle Wes Anderson.
Une esthétique forte
Sur la théorie, Wes Anderson, c’est déjà un univers visuel fort avec des couleurs saturées, ses travellings et ralentis. Ce sont aussi des ambiances surannées, des personnages évoluant dans des époques révolues, une esthétique rétro irrésistible. Et puis y a la famille, au sens propre comme au sens figuré, des pères absents ou peu impliqués, souvent. Des originaux aux vies ordinaires qui vivent des épopées extraordinaires, des moments drôles, d’autres touchants. Et Bill Murray.
Je suis contente d’avoir découvert ce réalisateur
Et mon avis alors ? J’adore. En top 3 : la vie aquatique. Forcément pour une plongeuse… mais aussi Mister Fox et the grand Budapest hôtel. Après, je ne suis pas sûre mais la famille Tenenbaum est limite celui qui m’a le moins convaincue. Même si, miracle, il n’a fait dire du bien de Gwyneth Paltrow que je trouve généralement fade et sans intérêt. Donc ça donne une idée du niveau du film que j’ai le moins aimé. Chaque visionnage nous a mis d’excellente humeur, un vrai délice. Et un tel sans faute, bordel, c’est suffisamment rare pour être célébré. J’aime les décors, pour commencer, les personnages qui se parlent en mouvement, se poursuivent parfois, souvent dans les escaliers, beaucoup d’escaliers…
Des personnages hauts en couleur
Mais surtout, ce que j’aime, ce sont les personnages frappadingues, originaux et foncièrement drôles. Dans les films, un truc que je déteste, ce sont les personnages qui agissent en dépit du bon sens. Genre prenons le Dernier Pub avant la fin du monde. J’ai vraiment pas aimé ce film même si le twist de milieu de film m’a scotchée. Le héros est complètement antipathique, ses ex amis n’ont aucune, et je dis bien aucune, raison de le suivre dans son délire. Et pourtant, ils le font ! Dès ce moment là, je décroche. J’ai juste envie de lâcher un “bande de cons” et d’éteindre l’ordinateur pour passer à autre chose. Dans les Wes Anderson, les personnages n’ont pas toujours un comportement cohérent (pléonasme) mais leur grain de folie, finement distillé au début du récit, nous fait accepter ses décisions. Même les plus connes.
La frénésie de la fuite en avant
Regarder un film de Wes Anderson, c’est rire. Attention, n’allez pas imaginer que c’est de la comédie grasse, non. Mais il y a une bonne humeur, une fuite en avant vers un avenir que l’on espère meilleur, une fuite qui serait in fine une solution au problème. On a toujours droit à une galerie de personnages hauts en couleur incarnés par des acteurs croisés ça et là dans les autres films. Ah oui, y a ça aussi chez Wes Anderson. Reprenant régulièrement les même acteurs, on attend toujours l’apparition d’un Bill Murray, acteur principal ou personnage à la limite du figurant (A bord du Darjeeling limited). Idem pour Owen Wilson (souvent en premier rôle mais très discret dans The Grand Budapest Hotel, par exemple). D’autres acteurs sont pris un peu à contre emploi et délivrent une performance étonnante. J ’ai déjà parlé de Gwyneth Paltrow. Je pense aussi à Bruce Willis dans Moonrise Kingdom. Jeff Goldlum ou Adrien Brody dans The Grand Budapest, Cate Blanchett sublime dans la vie aquatique…
Un tournage joyeux
En fait, je crois que ce que j’aime le plus dans les Wes Anderson, c’est la sensation que les acteurs se sont éclatés. On a l’impression de retrouver à chaque fois une bande de pote, il y a parfois quelques petits nouveaux qui ne sont que de passage, parfois, on repère un visage discret croisé dans une autre histoire.
Un réal à découvrir
Bref, si vous ne connaissez pas et que vous avez quelques soirées à occuper, c’est de la bonne came. Si je peux donner un petit conseil : il semble que le Grand Budapest Hotel est un peu en dessous d’autres films. Nous, on l’a vu en 2e (après la vie aquatique) et on a vraiment adoré donc pour savourer tout le sel de ce film, mettez le en haut de la pile, ça vaut vraiment le coup.