Republication d’un article sur une comédie musicale. Parce que j’ai oublié de vous dire que ça ferait partie de mes marottes de 2024. Aujourd’hui, je vais vous parler de comédie musicale. Parce que oui, après être allée à Broadway, j’avais besoin de revoir une comédie musicale à la française pour comparer… Non, en vrai, ma soeur a eu deux places pour Résiste et m’a proposé de l’accompagner. Car notre dernier concert entre soeur était très certainement… France Gall (ou Starmania, on n’est pas sûres). On boucle la boucle.
C’est une histoire basée sur les chansons de France Gall et Michel Berger
Arrivées au Palais des Sports de Paris, je m’étonne un peu : il est pas jeune, jeune, le public quand même… Pas de soucis : malgré son âge un peu avancé, ce public était tout frétillant. Ca applaudissait à tout rompre, ça chantait à tue-tête, ça allait se coller à la scène pour les plus grands titres. Ca se prenait en selfie pile entre la scène et moi. Allez crever avec vos selfies. Ah mais je me rends compte que je vous ai même pas raconté le truc, cet article s’annonce follement décousu ! Donc l’histoire de Résiste. Maggie, est une jeune fille qui vit sa vie en chantant des chansons de Michel Berger et France Gall. En plus clair : France Gall et son compagnon ont pioché des chansons écrites et composées par Michel Berger pour tisser une histoire… Un peu comme Mamma Mia si j’ai bien compris (je l’ai pas vu). Et le challenge était osé, je vais vous dire pourquoi.
Chassé-croisé amoureux au bar
Après une petite scène filmée où France Gall joue “Moon”, la grand mère d’une petite fille typique de tous les films et séries ou pubs. C’est à dire chiante et écrite par un adulte donc avec des réflexions et des comportements qui ne sont pas de son âge. Mamie annonce qu’elle va raconter l’histoire de Maggie, une jeune fille qui travaille dans un bar, le Lola’s, avec son papa, sa soeur Mandoline, le serveur Tennessee. Mais c’est la panique ! Il manque des sous et si ça continue, le club va fermer. Maggie va se confier à son amie Angelina et tomber sous le charme du nouveau pianiste Mathis. Chassé croisé amoureux au Lola’s, ça se cherche grave. Mathis et Maggie, Tennessee et Mandoline. Et Angélina amoureuse d’un mauvais garçon qu’on ne verra jamais.
Des corps fluides mais des approximations
Alors maintenant que le décor est posé, dressons le positif et le négatif de cette comédie musicale. En positif, déjà, le travail de chorégraphie réalisé par Marion Motin. La soeur de Margaux, oui. C’est fluide, les corps sont souples, toujours en mouvement. Ca m’a vraiment rappelé la comédie musicale de Broadway où les acteurs qui ne sont pas au premier plan ne s’arrêtent jamais. Musique live aussi, avec un orchestre intégré au décor… Décor d’ailleurs habilement pensé, ça j’ai vraiment bien aimé. Côté chanteurs, la fille du rôle titre (Léa Deleau) s’en sort très bien, mention spéciale aussi à Gwendal Marimoutou (Tennessee) qui chante très bien. Pour les autres, petit bémol pour Mathis qui couaque un peu. Angelina qui avait une élocution un peu approximative. Avec mon audition aléatoire, je comprenais pas toujours ce qu’elle chantait. Et le Père qui a pas mal bafouillé sur les parties parlées.
Des choix de mise en scène un peu curieux
Côté mise en scène, y a eu du bon et du moins bon. Les séquences “scènes filmées” et jeu sur scène s’enchaînent bien, le final avec rotoscopie était un peu surprenant mais ça passait. Par contre, plusieurs fois, j’ai été un peu perdue sur scène. On passe d’une scène chantée très dynamique avec une troupe de danseurs qui attire bien l’oeil à une scène parlée où tu cherches qui est en train de parler vu que tu ne repères pas immédiatement les acteurs. J’avoue avoir été très sensible aux chorégraphies, étant plus attentive aux danseurs qu’aux chanteurs plus d’une fois. Quelques scènes m’ont un peu interpelée aussi dont “il jouait du piano debout”, une scène forte où le pianiste… est en arrière plan. Je vous jure, quand les chanteurs ont commencé à chanter, je me suis dit “mais attends, il n’y a pas le pianiste… ah si, pardon !”. Sur cette même chanson, la mise en scène passe soudain un diaporama d’hommes et femmes qui ont marqué le dernier siècle : Mandela, Luther King, Barack Obama (le mec le plus survendu du monde), Mère Teresa, Gandhi il me semble, quelques artistes comme, notamment Freddy Mercury… Alors ok, sympa sauf que la chanson parle d’un artiste en particulier : Elton John… qui ne figure pas dans le diaporama. Bon, soit.
Piocher aléatoirement dans le catalogue
Le choix des chansons, justement. J’imagine qu’il est très difficile de tirer une comédie musicale d’un vivier de chansons qui n’avaient pas été écrites pour être liées les unes aux autres dans une histoire commune. Du coup, on se retrouve avec pas mal de chansons peu connues comme Mandoline, chanson pour introduire le personnage du même nom. Mais d’un autre côté, Tennessee n’a pas eu sa chanson alors que je le voyais arriver gros comme une maison. On a aussi deux chansons d’Angelina Dumas, comédie musicale qui n’a jamais vu le jour et qui était le brouillon de Starmania. Mais pour le coup, on pouvait pas prendre des chansons de Starmania vu qu’elles étaient écrites par Plamondon. D’ailleurs, je m’arrête un peu sur le personnage d’Angelina, inspirée par l’histoire vraie de Patricia Hearst. Pourquoi pas. Mais le personnage est un peu mal géré, on commence à entendre parler d’elle quand le père fait « ah, regarde dans le journal, c’est le mec d’Angelina ? ». Mais c’est qui ? Pourquoi il parle d’elle ? La meuf débarque et j’ai mis du temps à comprendre qu’elle n’allait pas servir de moitié au papa veuf mais était la meilleure amie de Maggie.
De grosses absentes
A l’inverse, pas mal de chansons très connues n’ont pas trouvé leur place comme Tout pour la musique, Evidemment, Plus Haut…
Un exercice casse-gueule
Bref, l’exercice d’écrire une comédie musicale à partir d’un répertoire qui n’est pas fait pour ça paraît hautement casse-gueule. Et finalement, ça passe même si la 1ère partie est un peu molle, à part la dernière chanson, La Groupie du pianiste, qui commence à lancer le show. Juste avant un “entracte de 20 minutes” balancé un peu brutalement. Cette petite soirée sympa m’a rappelé une envie que j’ai eu dans le temps : prendre des cours de comédie musicale. Parce que ça cumule jeu, pas de danse et chanter fort. Le seul truc, c’est que j’ai jamais trouvé un cours où on pouvait aller “pour s’amuser”. Non parce que le but, c’est de se défouler, pas de devenir la nouvelle… hmmm… Maurane ou Yaël Naïm. Ok, j’ai dû chercher sur Google pour trouver un nom, je dois vraiment me refaire une culture comédie musicale. C’est juste de bien m’amuser après une journée intense au boulot. Si vous avez une piste, bippez moi !
Ah et du coup, une petite vidéo quand même.