Echaudée par le téléfilm maté la semaine dernière, j’ai décidé de revenir à des histoires de famille. Surtout de soeurs, vu que c’est souvent ce que l’on retrouve. Cet amour des femmes psychopathes, nan de Dieu. Non parce que neuf fois sur dix, y a toujours “la mauvaise soeur”, surtout si y a une jumelle. Bref, je me lance avec curiosité dans Quatre soeurs unies par le secret. Ca commence par une vieille dame qui parle à une jeune fille d’être libérée de ses souffrances, blabla. Puis la vieille dame prend un bain en peignoir et se laisse noyer. La jeune fille, Austin, qui était en fait la fille de la vieille dame, appelle ses soeurs pour prévenir. Dont Baltimore qui est en train de baiser au milieu des clopes et des pizzas et qui est jouée par Spencer de Pretty Little Liars. Elles ont toutes des noms de ville puisqu’on a aussi Dallas la riche au collier de perles façon Gossip Girl. Et surtout Caroline, sorte de business woman, jouée par l’héroïne de Castle.
Un cadavre dans la baignoire
Caroline est la première à débarquer en look junkie sur talons hauts. Elle prend la tonne de courriers, littéralement, et la jette sur le tas d’ordure de l’entrée. On découvre que la maison est toute crade. Austin pousse une pile d’ordures du plan de travail de la cuisine pour se jucher dessus manger un bol de céréales. Quoi ? Ah mais attendez, Baltimore arrive en courant ! Elle a l’air si pressé de retrouver ses soeurs que… ah non, pardon, elle va pisser. Non mais c’est pas une vanne, elle court aux toilettes, se pose tranquille avec un bouquin. Sept minutes que ce truc a commencé et je suis déjà en face palm. Joli record. Et c’est pas fini ! Baltimore descend des toilettes, ce qui ne choque pas les deux autres, essentiellement parce qu’elle annonce qu’il y a toujours le cadavre de sa mère dans la baignoire. C’est… parfaitement dégueulasse. Vous avez pas vu l’épisode des Experts où un mec a tout pourri dans sa baignoire ou bien ? En tout cas, Caroline est un peu vénère et appelle la police. Parce qu’il faudrait que quelqu’un soit au courant de cette mort, quand même. Evidemment, l’agent reconnaît Caroline et commence à flirter avec elle. Mais elle lui rappelle que sa mère est en train de se décomposer dans la baignoire donc c’est pas trop le moment. Argument recevable.
Whisky et flashbacks
Ah mais voici Dallas qui est absolument l’enfant qu’auraient pu avoir Morticia et Georgina dans Gossip Girl. En tout cas, elle se galère avec sa valise à roulettes et ses talons… Alors que Caroline est perchée bien plus haut et a géré comme une chef. Le pouvoir du hoodie, peut-être. Bon, elle a ramené un gâteau. Caroline boit du whisky dans une tasse de thé et a des flashbacks de sa mère qui était belle et prof de danse. On y découvre aussi Morton, flirt de sa mère. Pendant ce temps, Dallas ratisse le jardin dans une parfaite panoplie de Bree Van de Kampf tandis qu’Austin et Baltimore font de la balançoire. Puis elles se jettent dans le feuilles quand Caroline demande à sa soeur comment sa mère a pu se noyer dans la baignoire. Nouveau flashback où on découvre que Caroline veut se barrer à l’autre bout du pays car elle est un peu saoulée d’être la mère de substitution pour ses soeurs.
Lecture à l’ombre d’un cadavre
Le flic arrive et déclare que la salle de bain est une potentielle scène de crime donc elles doivent rien toucher et se doucher au rez-de-chaussée. Ok, ce téléfilm a décidé qu’il avait envie de rigoler un bon coup avec nous. D’ailleurs, Baltimore décide d’aller lire son livre dans la salle de bain ou croupit sa mère. Et Dallas nettoie la cuisine. Avant de se péter la figure et faire une crise de nerf car Austin a vu des papiers de divorce dans son sac. Et je réalise que ce rôle est bien joué par Michelle Trachtenberg que j’ai pas reconnue immédiatement donc Dallas, c’est littéralement Georgina malheureuse en ménage.
De l’hérédité de l’alcoolisme
Les soeurs commencent à salement picoler, Baltimore trouve suspect qu’il n’y ait pas de lettre de suicide puis elles revivent un souvenir où pour l’anniversaire de Dallas, elles étaient allées dans un bar où la mère picolait avant d’aller se taper le pianiste. Caroline jeune, qui doit être interprétée par la fille de Cindy Crawford tellement elle lui ressemble, récupère donc ses soeurs et se casse. Baltimore, affalée sur le canapé, espère que tous les exs de sa mère ne vont pas débarquer. Bref, bla bla inutile, Austin sort et se fout en sous-vêtements pour se jeter dans le lac, elle revoit le moment où sa mère donne des instructions pour son suicide “en juillet, ce sera parfait”. Bon, très bien, la structure est simple : on va progresser de flashbacks en flashbacks parce que la vraie histoire, c’est celle de Mary la mère. Mais du coup, y a vraiment un secret ou c’était juste un truc pour m’appâter ? Où est la soeur psychopathe qui veut tuer les autres ? Bref, Dallas va s’asseoir sur la coiffeuse pour parler au cadavre de sa mère en mode “mon mariage est nul”. Que ? Puis elle trouve que c’est un bon endroit pour signer ses papiers de divorce. Alors apparemment, elles s’inquiétaient de l’alcoolisme héréditaire mais moi, je m’inquièterais surtout de votre manque d’odorat, les meufs.
Drogue et flashbacks
Baltimore est bloquée sur son histoire de lettres et on découvre via flashback qu’Austin est une écrivaine à succès et qu’elle a rencontré sa meuf (Ella dans Lucifer, quel casting) lors d’une dédicace. On a aussi un souvenir de thanksgiving où toute la famille est réunie et, fun fac, la seule moitié des soeurs que l’on repère c’est la fameuse fan d’Austin, les mecs sont totalement effacés. Austin va à la cuisine et trouve sa mère par terre, elle se doute qu’il y a un truc. En attendant, Baltimore trouve de la beuh donc on va ajouter les pétards à l’alcool. Ca énerve un peu Caroline parce qu’elle va être la juge la plus jeune du comté et c’est pas cool que sa soeur se drogue devant elle. Mais sinon, t’as notion que la mort de ta mère peut être potentiellement suspecte ? Du coup, c’est pas le pét’ ton principal problème. Elles se traitent toutes de folles et, énervée, Austin balance que sa mère avait la maladie de Charcot et les trois autres sont un peu choquées de pas avoir su avant qu’elle était malade. Hop flashback où on voit Austin avec son père, le mec de la salle de danse “mais pourquoi elle veut pas que je le dise à mes soeurs ?” “Parce qu’elle veut qu’elles gardent un bon souvenir d’elles”. Bon, il est où le cadavre dans le placaaaaaaaard, y a rien, là.
L’heure de la révélation
Ah attendez. Baltimore va boire dans la salle de bain et après un flashback nul, va renifler sa mère… qui ne pue pas. Alors du coup, c’est la panique, Baltimore hurle et on a un dialogue nul à base de “ne me dis pas que… c’est pas vrai…” Ce qui saoule Dallas qui aimerait comprendre. Moi aussi, Dallas, moi aussi. Alors non, c’est pas un mannequin mais la mummy s’est suicidée après le coup de fil d’Austin à ses soeurs. Je me disais bien que c’était chelou cette histoire d’odeur. On voit donc comment Austin a aidé sa mère à boire l’ultime bouillon en la mettant dans la baignoire, lui faisant siroter un martini olive et lui donnant une compote agrémentée de somnifères. Okayyyyy… Enfin, c’était le plan mais alors qu’elles attendent patiemment que la drogue fasse effet, Caroline débarque ! Du coup, Austin appuie sur maman qui se noie en dix secondes chrono. Et bah… Caroline souligne que c’est un peu illégal quand même, elle a oublié le coup du joint du coup.
Boire pour fêter la mort
Pour calmer les nerfs de tout le monde, Dallas propose de faire la fête en l’honneur de leur mère et c’est reparti pour la picole. Elles ont tellement picolé depuis le début du téléfilm que je suis étonnée qu’il n’y en ait pas une en coma éthylique, là. Ah d’ailleurs, Caroline se sent mal. Dallas et Baltimore se jettent sur elle mais Austin bouge pas une oreille… parce que c’est elle qui l’a droguée pour lui montrer ce que ça fait d’être paralysée. Ah bah voilà, je savais bien qu’on avait une psychopathe dans le lot. Et on enchaîne sur un flashback où la vieille Mary raconte sa vie sexuelle de vieille personne à Austin qui a l’air de s’en foutre un peu, occupée à attraper une araignée qu’elle fait courir sur son bras. Quoi ? Ah, c’est Mary qui lui a demandé pour qu’elle arrache ensuite les pattes. C’est pour lui expliquer qu’elle veut mourir. Elle aurait pu faire ça sans torturer un insecte. Ah donc Austin fait subir à Caroline le même sort qu’à l’araignée, sans l’éclater à la fin, cependant. Idée soufflée par feu sa mère qui lui a fait exactement le même coup.
Mensonges et confusion
Ca se dispute et voilà le shérif qui débarque pour examiner le corps donc c’est un peu la panique vu que Caroline est toujours dans le coma donc Dallas est envoyée devant la maison pour faire l’hôtesse, le tout sur une petite musique un peu rigolote. Mais c’est quoi ce téléfilm ? En tout cas, Baltimore et Austin jettent des seaux d’eau au visage de Caroline qui finit par ressortir de son coma. A noter son incroyable mascara waterproof qui n’a pas bavé. Bref, elle boîte jusqu’à sa chambre pour se toucher devant son miroir tandis que le shérif pose des questions aux trois autres soeurs et Dallas et Baltimore racontent de la merde “oui, c’est moi qui ai trouvé le corps, hihi”. Donc évidemment, elles s’embrouillent, ça ne veut rien dire. Pourquoi elles prétendent avoir trouvé le corps, ça n’a aucun sens. Pendant ce temps, le légiste prend des photos du corps et trouve les fameuses lettres de suicide ! Dans le tiroir de la coiffeuse. Baltimore avait drôlement bien cherché… Caroline revient dans le salon avec un nouvel hoodie et balance la vérité sans pression “ma mère était malade, elle s’est suicidée. Point”. Ah bah d’accord. Affaire classée. Passons aux lettres.
Et happy end… quoi ?
Alors, c’est tarte. “Je t’ai aimée au moment où tu es née”, “mon morceau de sucre”, “ma Jane Austen”… Ok mais du coup, le secret, c’était juste la mort de la mummy qui n’a pas eu lieu au moment où Austin l’avait dit ? Ah ben oui parce que c’est la fin. Les flics embarquent le corps sur une petite musique sympa à base de banjo et les quatre soeurs regardent l’ambulance partir en serrant leur lettre dans la main. Quoi ?
Tant de pistes non exploitées
J’aimerais savoir pourquoi TF1 a classé Quatre soeurs unies par le secret en thriller parce que PAS DU TOUT. Je fuis ce genre de téléfilm retour au bercail parce que je trouve ça chiant. A noter qu’on n’a pas eu droit à la citadine énervée qui revient dans sa campagne natale pour finir avec le ranger ou le shérif du coin. Ils s’en moquent un peu, d’ailleurs. Et franchement, oui, c’est chiant. Surtout que là, mille histoires sont esquissées et aucune ne va au bout. Est-ce qu’elles ont toutes un père différent ? Sont-elles réellement alcooliques ? Pourquoi on nous montre la meuf d’Austin pour ne plus jamais en entendre parler ? Avec quel argent Caroline a fait ses études de droit ? Que font Dallas et Baltimore dans la vie ? Avec qui baisait Baltimore au tout début ? Qu’est-ce que c’était censé nous dire d’elle ? Pourquoi le mensonge sur l’heure de la mort ? Quel est le secret du titre ? Pourquoi initier des histoires sur la vie de Mary pour les abandonner aussi sec ? Pourquoi a-t-elle gardé ses bébés vu qu’elle n’a jamais eu l’air d’être en couple ? A-t-elle un jour entendu parler de contraception ? Pourquoi elles ont toutes un nom de ville ?
Euthanasie and the city
Alors après, est-ce qu’on peut saluer un traitement un peu original sur l’euthanasie ? Je sais pas. Le casting est prestigieux avec trois des quatre soeurs qui sont des visages familiers, la fille Crawford (c’était bien elle) mais tout ça pour quoi ? C’était si compliqué pour rien. Voire quatre meufs qui picolent en parlant de leur mère, je suis pas sûre. J’ai attendu tout le téléfilm qu’il se passe un truc mais non. A les voir siroter leurs cocktails tout du long, je me sentais comme dans un épisode de Sex and the city sauf qu’au lieu de parler de mecs et de cul, on parle d’une mère immature dont on ne saura finalement pas grand chose. Oui, en résumé, c’est juste l’histoire d’une mauvaise mère qui est morte et ses filles se demandent bien ce qu’elles font là. Et nous donc…