Ce que j’aime bien dans la vie, ce sont les livres qui viennent à moi. Des livres que je n’aurais peut-être pas choisi de moi-même. L’autre moitié du soleil a atterri dans ma main un mardi midi, offert par Amy juste avant le cours de yoga. Mon cadeau d’anniversaire “moi, ce livre, il m’a bouleversée”. Bon, ben voyons ça.
La naissance du Biafra
Ce roman raconte donc les destins croisés de plusieurs personnes lors de l’indépendance du Nigeria puis la sécession du Biafra en 66. Nos héros sont Igbos. Ecrit Ibos dans le roman, je ne sais pas trop pourquoi cet orthographe. C’est une ethnie décrite par Kurt Vonnegut comme plus éduqués que les autres du Nigeria et donc détestées en partie pour ça, beaucoup d’Igbos enseignent par exemple dans le supérieur. Nous suivons donc l’histoire d’Olanna et Kainene, deux soeurs jumelles, de leurs compagnons et même boy dans ce Nigeria fraîchement indépendant qui va rapidement déraper dans la violence donc les Igbos seront les premières victimes. Les Igbos déclareront donc leur indépendance et créeront l’Etat du Biafra… une sécession réprimée dans le sang.
Entre guerre et vie quotidienne
L’autre moitié du soleil, ce n’est cependant pas qu’un roman historique, c’est plus que cela. A travers l’histoire sanglante du Nigéria et du Biafra, on suit les atermoiements de nos héros principaux, leurs amours, leurs doutes, leurs crises… Ce qui nous rappelle qu’au-delà de la guerre relatée dans les livres d’histoire, il y a la vie quotidienne, la résilience, ce côté presque insouciant alors que la mort est aux portes. Et la mort, le roman ne nous l’épargnera pas… La guerre dans toute son horreur, avec ses moments de vie quotidienne mais aussi le sang, la violence. On s’attache aux personnages et soudain, on a peur pour eux. On les voit fuir leur belle maison et perdre peu à peu tout ce qui leur appartenait. Ils sombrent peu à peu tout en espérant la victoire finale du Biafra, en rêvant à des lendemains meilleurs.
Un roman intense
Bref, ce n’est pas un roman léger de bord de plage mais pour une première découverte de la littérature africaine. Hormis Senghor mais la comparaison est compliquée. C’est une réussite totale, je n’ai pas lâché le roman. Et j’ai appris beaucoup sur l’histoire douloureuse du Biafra… tout en fait car je l’avoue sans mentir : je ne connais pour ainsi dire rien à l’histoire africaine et il serait temps que je me penche sur la question. Donc oui, ce n’est pas un roman léger mais c’est un roman à lire impérativement si vous avez envie de vous intéresser au sujet, en préambule. Ca m’a un peu fait penser à Victoria Hislop et ses romans historiques mais en mieux. Parce qu’il n’y a pas d’histoire sans importance dans le temps présent et surtout, tu t’attaches plus aux personnages.