Vous savez ce que j’aime dans la vie ? Le sexe mouillé. Enfin… non, pas dans ce sens là. Enfin, si, mais c’est pas de ça dont je vais vous parler. Là, le printemps arrive, j’ai envie qu’on parle un peu coquineries et notamment un kink que je mets quasi toujours dans mes romans, l’érotisme aquatique. Et je ne suis pas la seule. La charge érotique de l’H2O, mmm. C’est parti !
J’ai grandi avec des galipettes aquatiques
Si je vous parle de scène érotique dans l’eau, vous allez me répondre… Vous allez me faire tellement de réponses, en fait. Des que je ne connais pas, même, je suis sûre. Déjà, pendant mon adolescence, y a eu des galipettes aquatiques dans Romeo + Juliette, Sex Intention, Sexcrime… Et imaginez si on y ajoute les scènes torrides sous la douche ou même sous la pluie. Force est de constater que nous sommes plus sexy avec des trucs humides qui nous coulent sur la peau. Même Marlène, elle le sait. Côté série, je vais pas revenir sur Sense8 mais Sense8. Très belle scène d’ailleurs. Et puis récemment, j’ai vu une scène d’un érotisme fou dans une série turque, Shahmeran. En gros, deux personnes se tournent autour. Un soir, l’une d’elle fume au bord du lac et l’autre vient sur le ponton, se désape, plonge dans le lac et ressort sur une sorte de barge où il fixe la fille pendant deux minutes avant de faire demi-tour, de remonter sur le ponton et de se rhabiller en fixant l’objet de son désir. Je raconte très mal mais franchement, c’était sexy.
Délices de pluie
Après cette scène assez propre, qui aura un écho quelques épisodes plus tard où l’héroïne montera sur le toit de sa maison pour prendre un bain. Elle enlève sa serviette et rentre lentement dans la baignoire en regardant le gars qui avait nagé dans le lac et qui est un peu plus loin mais qui l’a captée. Alors vous allez me demander pourquoi la baignoire est sur le tout et je vous répondrai qu’effectivement, c’est chelou. Y a une scène d’alchimie séductrice sous la pluie, aussi. Une pluie joyeuse qui arrive après une forte chaleur. Ah oui, la pluie fraîche juste après la sécheresse, c’est quand même exaltant. Moi même, cet été, je suis restée assise vingt minutes en bord de terrasse sous la pluie pour en profiter. Et dois-je insister sur l’odeur de petrichor. Non. On est tous d’accord que c’est fantastique.
Aussi cliché que le baiser sous la pluie
Franchement, l’érotisme aquatique, je suis cliente. Beaucoup trop. Je crois que je n’ai pas écrit un roman où il n’y a pas une scène de sexe sous la douche. Enfin, si, y en a parce que j’écris des fois des histoires sans sexe mais c’est pas tant mon sujet. J’aime bien ces scènes pour leur dimension érotique sauf que… c’est un cliché ! Cliché ! Franchement, y a quelques années, je me suis moquée de la scène du baiser sous la pluie. Mais franchement, quelle est la différence ? Oh damned, mon imaginaire est façonné par ce que j’ai pu voir dans ma jeunesse ? Oui, ce n’est pas une découverte. Ceux qui disent que ce que l’on regarde n’a aucun impact sur nos imaginaires ont sans doute…une solide mauvaise foi.
Passion douche
Mais dans ma vie, j’aime bien les douches crapuleuses. Même une douche à deux. Ca fait huit ans que je le fais avec mon cher et tendre et le fait même de se frictionner un peu est doux et agréable. Puis j’adore la douche. C’est vraiment un de mes moments préférés de la journée. En été parce que l’eau tiède m’apporte une fraîcheur délicieuse. En hiver, l’eau si chaude qu’elle me rougit la peau m’offre une parenthèse dans mes journées froides. Et là, on diffuse des huiles essentielles d’eucalyptus pour un petit effet hammam. On prend des douches vraiment chaudes. Bref, j’adore les douches, vraiment.
Exaltation des sens
Mais du coup… est-ce que je dois arrêter d’écrire des sexes sous la douche ? Dans l’optique où j’ai besoin d’une scène de sexe. Et bien… ça dépend. Parce qu’en vérité, ce n’est pas tant le côté sexe qui m’intéresse que la proximité que cela crée. Et puis, l’érotisme aquatique est une exaltation des sens. J’arrête pas de vous parler d’odeur depuis tout à l’heure et ce n’est pas gratuit. L’érotisme aquatique, ce n’est pas juste du zizi panpan. C’est une expérience. Il y a l’expérience de la moindre gravité dans les piscines, les mers ou les lacs. Qui permettent des figures difficilement réalisables dans un simple lit…ou sous la douche, ok. L’érotisme aqueux offre une liberté, un décor différent, un peu excitant.
La métaphore des corps humides
Et puis il y a la question des corps mouillés que là, je m’explique assez peu. Est-ce une métaphore de l’excitation sexuelle ? Pourquoi est-il admis que nous sommes plus beaux mouillés que sec. Je pourrais imaginer que c’est une question de vulnérabilité. Genre quand on est tous mouillés sous la pluie, on fait moins les fiers. Ok mais quid de la baignade ? Dans les scènes sus-citées, les personnes se sont mises volontairement à l’eau… Est-ce parce que le côté mouillé est plus rare, nous qui sommes des gens vivant la majorité de notre vie au sec ? Est-ce parce que le mouillé nous dépouille de nos artifices ? Genre le maquillage qui coule sur nos joues, les vêtements qui collent à nos corps en en révélant le moindre détail. Voire l’absence de vêtements. Sous l’eau, on ne ment pas. Ah mais peut-être que c’est ça, l’érotisme aquatique. Une métaphore de la transparence et de la sincérité. Des personnages qui s’abandonnent à l’autre, sans aucune échappatoire ou arme cachée.
Ou juste un cliché copié-collé
Oui ou alors c’est juste un cliché répété un peu partout sans réflexion. Genre la scène de sexe frénétique dans Showgirls. Scène que j’ai toujours trouvé à la limite du ridicule. Moi même, j’ai intégré pas mal de scènes de sexe aquatique dans mes fictions. Du coup, conclusion ? Aucune. Sauf que maintenant, vous serez plus attentif aux scènes d’érotisme aquatique et vous verrez qu’il y en a plein. Dans quasi toutes les fictions. Mais moi, je vais en faire une scène d’abandon et de vulnérabilité consentie.