Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Rentabiliser la lose : fictionner Robert

La vie, c’est pas facile tous les jours. Je pense que je vais imprimer cette phrase en 4*3 et l’encadrer au-dessus de mon lit. Nous avons chacun nos petits talents de société. Moi, j’ai décidé que le mien, c’était de broder une histoire sur chaque micro-événement de ma vie. Mon imagination fertile est capable de créer à partir de n’importe quel matériel, même le plus pourri. Je rigole pas, j’ai eu l’idée d’un roman en découvrant une chaussette abandonnée sur un banc à la salle de sport. Et justement, quand la vie devient moisie, moi, je brode, je brode. Aujourd’hui, je vous raconte donc mes idées pour rentabiliser la lose et fictionner Robert.

Rentabiliser la lose : fictionner les pépins de la vie

Ok, très bien mais ça veut dire quoi fictionner Robert. Rentabiliser la lose de quoi ? Si vous me suivez sur les réseaux sociaux ou que vous lisez mon blog Citizen Bartoldi où j’écris beaucoup sur le monde du travail, vous savez que ma boîte a été rachetée l’an dernier et que… Bah à la loterie du rachat, on a tiré le mauvais numéro. Il y a vraiment eu des jours où j’ai été dans la douleur. Mon équipe ? Décimée. On est passés de 6 à 2 et je serai la seule survivante en septembre. Les effectifs ont globalement été réduits de moitié, que des départs et des ruptures conventionnelles, des gens qui démissionnent sans rien derrière. Une ambiance, t’as peur. Tout ça à cause d’un homme : Robert

Le patron tyrannique

Robert, c’est 1m65 de malveillance, de sexisme et, on le suppose sans difficulté, d’homophobie ou de racisme. Vous savez ce que je n’ai pas dans ma famille ? Le famoso tonton raciste/gênant dont tout le monde se plaint à Noël. Bon, je dois avouer que je n’ai que deux oncles dont un que j’ai pas vu depuis l’enterrement de ma grand-mère en 2011. La vie trouvant que ce n’est pas juste que j’échappe au vilain tonton, elle me mit Robert sur le chemin. Le jour où je démissionnerai, je raconterai tout et c’est velu. Robert, PDG de son état, est la plus grande menace pour la boîte. De par ses qualités humains sus-citées mais aussi professionnelles. Je vous jure, de ma vie, je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi con premier degré. Ca m’a perturbée parce que j’avais encore quelques croyances en l’Humain. Bref, peu importe, le vrai sujet est ma volonté farouche de rentabiliser la lose. La boîte sympa que j’avais trouvée est devenue un enfer sur Terre ? Et si j’en tirais une fiction ?

Rentabiliser la lose : le patron toxique

Comme j’appris cette histoire de rachat au coeur de ma période romantique, circa nanowrimo 2023, ma première idée fut d’en faire une sorte de thriller romantique. Le pitch de départ est simple : une femme rencontre un mec almost perfect, ça roucoule. Et patatras ! Retournement de situation, ça devient l’enfer. Exactement mon histoire même si, on ne va pas se mentir, ma boîte de départ avait aussi bien des travers. J’étais partie sur une idée de jumeau diabolique. Oui, point essentiel : je ne prenais pas vraiment cet exercice au sérieux non plus. Sauf que je ne peux pas : ça a déjà été fait dans Sunset Beach avec Ben et Derek. Et certainement d’autres séries mais moi, je ne connais que ce cas-là. Ou alors on pourrait imaginer le même début mais à un moment, le gars s’en va et cède la fille à un de ses potes ultra toxique. Ok mais pourquoi la fille accepterait ? Je veux dire, dans la vraie vie, je n’ai pas démissionné car y a pas des masses d’opportunités à Bordeaux. Parce qu’il faut gagner sa vie… Alors que tu peux très bien vivre sans mec. Surtout un mec chelou que t’as pas choisi. 

Ben et Derek

Alors évidemment, ma piste suivante fut… une dystopie. On ne se change pas. Pas une dystopie où il faut être obligatoirement en couple… Ca, c’est The Lobster. Non, j’imaginais plus un pays autoritaire, peut-être une Monarchie, où le dirigeant est totalement aux fraises et ses conseillers proches essaient de dealer avec ça. En gros limiter ses apparitions et prises de parole, lui cacher certains dossiers… pour qu’il ne parle pas, n’intervienne pas. Toute ressemblance avec notre bon vieux Robert serait… absolument volontaire. Ah oui, je pourrais raconter l’histoire du point de vue de sa principale conseillère qui serait sa fille et qui serait partagée entre l’amour pour son père et son devoir vis-à-vis du pays. Ou je pourrais aussi intégrer le déchirement d’une fille qui n’aime pas tant son père et culpabilise. Un petit daddy issue, je n’ai jamais trop exploré cette dimension alors…

La fille du ROI

Sauf que je suis un peu emmerdée. Imaginons que j’écrive mon histoire et qu’elle soit publiée à peu près dans son jus… On va juste croire que je singe Macron ou Trump. Paie ton originalité. Moi, je voulais juste me moquer de Robert, pas offrir au monde une parodie un peu manichéenne de nos pires dirigeants. Même si le fait que ce que j’imagine raconter en pensant à ce cher Robert évoque de grands leaders est assez parlant. Et là, je pense à mes cours de lettres où on voyait toujours du sous-texte partout. Imaginez que mon roman soit étudié en classe. “Oui, dans ce roman, Nina Bartoldi livre une critique de la médiocrité des dirigeants de l’ère du late capitalism”. Trop pas, trop pas. S’il le faut, dans 1984, Orwell caricaturait son père qui surveillait tout ce qu’il faisait et passait son temps à réécrire l’histoire pour se donner le beau rôle. Histoire, petit h. 

macron le roi

Bref, il faudra que je me pose un peu sur mon histoire de dystopie, là, même si je suis occupée sur mon projet Audrey. J’approche les 100 pages, youhou. Et puis des idées, j’en ai encore plein. Parce que je ne fais pas que rentabiliser la lose, non. Y a des nuits où je rêve et où je peux trouver de la matière première pour des romans.

Nina

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