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A good girl’s guide to murder, un polar so british

Si vous êtes abonné Netflix, vous n’avez pas pu le louper. Une mini-série anglaise débarque, menée par l’absolument adorable Emma Myers. Une ambiance “Club des 5” qui dégénère. Un cold case, un meurtrier qui rôde toujours, un gigantesque murder board et une jeune fille manifestement surdouée… Il y a des recettes qui mettent en appétit. Laissez-moi donc vous parler de A good girl’s guide to murder. Meurtres mode d’emploi, en français. Un titre un peu nase qui se veut sans doute dans la veine d’Agatha Christie.

A good girl's guide to murder, meurtres mode d'emploi

L’histoire. Pippa est une élève follement douée. Alors que la période d’admission à l’université se profile, elle doit réaliser un dossier d’études qui va compter pour son admission à l’université. Et autant vous dire que la jeune femme a des ambitions. Elle pense d’abord à un exposé sur le féminisme dans les romans gothiques mais opte finalement… sur la résolution d’un crime de type cold case. 10 ans plus tôt, la belle Andy Bell a été assassinée dans son bled. Le coupable ? Son petit ami Sal qui s’est suicidé quelques jours plus tard, avouant sa culpabilité dans une lettre d’adieux. Mais cette histoire, Pippa n’y croit pas. Commençant donc son enquête avec la discrétion d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, Pippa va soulever de vieilles poussières que personne ne voulait revoir.

Pippa mène l'enquête dans A good girl's to murder

Ce qui m’a charmé dans cette série, outre la peau magnifique d’Emma Myers qui interprète Pippa, c’est son aspect enquête à l’ancienne avec le fameux murder board. Mot que j’ai appris il y a quelques mois et j’ai enfin trouvé l’occasion de le caler, je suis contente. Mais si, le fameux panneau où les détectives collent les indices et les relient les uns aux autres. Pippa va avancer d’indices en indices, les collant soigneusement sur son mur pour essayer de faire émerger la vérité. On pourra soupirer parfois de certains indices un peu tombés du ciel. Ou de la maladresse totale de Pippa qui a un sacré don pour se mettre dans la panade. Faut dire que notre jeune enquêtrice n’a pas vraiment prévu d’y aller en subtilité et se met pas mal de gens à dos. 

Pippa et Ravi devant le murder board

Cette série m’a presque fait penser à Twin Peaks et j’ai cru qu’on allait vers ça. Au fur et à mesure de l’enquête, on découvre que Andy n’est pas tout à fait pure et innocente. Voyons, la belle fille blonde qui trempe dans des histoires de drogue et de sexe… Plutôt Laura Palmer energy. Suis-je en train de regarder un Twin Peaks dénué de tout mystique ? A l’arrivée, non, même si on a un peu l’impression qu’on a cette volonté d’inviter l’audience à aller au-delà des apparences. La jolie victime n’était pas tout à fait innocente, le coupable désigné un peu trop évident ?

Qui a tué Andy Bell

Et puis, dans A good girl’s guide to murder, il y a de l’amitié. Notamment, celle, très forte, entre Cara et Pippa. Celle entre Andy et ses copines à l’époque. Même si la mise en scène des amitiés est un peu étrange. Pippa a une bande de potes mais à part Cara, je suis incapable d’en nommer un seul. L’autre fille a dû avoir un prénom à un moment mais les deux garçons qui traînent avec elles… Ce qui donne une étrange sensation. Pipp a est à la fois entourée par sa famille et ses amis et en même temps, assez seule. On la voit littéralement être entourée d’amour que ce soit par sa mère, son beau-père, son frèrre ou son chien. On la voit passer du temps de qualité avec ses amis mais… est-ce un miroir avec la finalement très secrète Andy ? Une mise en abyme de l’obsession de Pippa qui l’isole ? Ne pas trop l’occuper pour qu’elle ait un peu de place pour Ravi, son crush. Histoire très mimi, au passage. Ou alors une maladresse d’écriture.

Ravi et Pippa mènent l'enquête

Après, y a le côté suspense avec Pippa qui reçoit des menaces par différents biais. L’encourageant à poursuivre sa quête, au passage. Je ne vais pas vous mentir, je n’ai pas trop été impliquée dans cette partie-là… J’ai deviné une partie de l’intrigue sans trop le chercher. Sachant qu’il y a un rebondissement que j’ai trouvé assez bizarre. En fait, A good girl’s guide to murder est un bon cas d’école d’écriture de polar. La technique utilisée est celle de la diversion où on va jouer sur l’ambiguïté et les fausses pistes. Ainsi, on va avoir droit à des personnages qui ne servent à rien du tout. Genre Emma, l’ex meilleure amie d’Andy qui va apparaître dans une mini-scène et c’est tout. Okay…

un esprit Club des Cinq pour A good girl's guide to murder

Mais après, ça reste une série sympa, qui peut vous occuper lors d’un week-end de chill. Et vu la vitesse à laquelle passe le temps, l’automne pluvieux, c’est déjà demain. Et oui, je pense que A good girl’s guide to murder est plus adapté à un visionnage avec un bon chocolat chaud pour sa petite dimension Club des cinq mais à une. Deux si on compte Ravi. Et j’ai bien envie de lire les romans. Parce que là, je suis en pleine trilogie du problème à trois corps et je vais avoir besoin d’un petit polar anglais juste après.

Nina

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