Devant mon clavier, mes doigts virevoltent et tapent en cadence sur des lettres, tissant avec rapidité une histoire folle, une histoire née de mon imagination, un récit totalement inédit. Sauf que… en es-tu bien sûre ? Parce que finalement, l’histoire que l’on écrit n’est-elle pas la somme de nos inspirations ?
L’excitation de l’inspiration
J’ai déjà raconté comment l’inspiration venait me rendre soudain visite par des rêves ou un idée fugace et que tout à coup, j’avais un réel besoin d’écrire. Je tape, je tape, je tape, je ne suis plus qu’excitation, les idées se lient les unes aux autres avec une facilité déconcertante quand soudain… attends… relis ça pour voir… Ah super, je suis juste en train de réécrire une histoire vue/lue/entendue. Pas du totalement inédit, cheh ! A la poubelle, on connaît déjà. A la poubelle ? Pas si sûr, attends.
Un remake ? Mais pourquoi faire ?
Faisons un tour du côté du cinéma. Combien de remakes sortent par an ? Je n’aime pas beaucoup les remakes, essentiellement parce que je les trouve assez feignants : on prend un truc qui a bien marché, on refait pareil et on te remet ça au cinéma avec quelques acteurs qui font vendre. Marche aussi avec les suites/reboots dont j’ai déjà parlés. Cependant, tout n’est pas à jeter, je pense que certains remakes sont aussi bons voire meilleurs que les originaux. J’avoue ressentir une grande curiosité pour le Blade Runner de Dennis Villeneuve et si je réfléchissais un peu, je suis sûre que je vous sortirais quelques remakes bien meilleurs que les originaux mais là de suite, j’ai un peu la flemme.
Pourquoi ne pas réécrire une histoire ?
Alors pourquoi ne pas réécrire l’histoire ? Pas 100% la même évidemment, mais il arrive parfois qu’en regardant/lisant une fiction, je brûle du désir de réécrire à ma façon. J’en avais parlé pour Lost par exemple : déçue par la fin, je voulus écrire ma propre version, trouvant le matériel super intéressant (mais évidemment, je ne l’ai pas fait). Plus jeune, j’avais également l’ambition de réécrire Final Fantasy VII, dans le but de sauver Aeris, on va pas se mentir. D’ailleurs, même si je n’en lis pas, je trouve très positif l’élan des fanfics en tout genre. Essentiellement parce qu’ils amènent un public, souvent jeune, à s’exprimer à travers les mots. Même si le peu qui parvient jusqu’à moi semble déborder d’un érotisme pas toujours subtil. Comme la fan fic écrit par une jeune fille qui s’imagine être la demi-soeur de Justin Bieber et qui passe son temps à se faire saillir par ce dernier. Mais après tout, chacun ses catalyseurs à fantasme. Moi-même…
Assumons nos inspirations
Finalement, si on assumait nos inspirations ? L’aventure humaine ne propose pas tant de variété que ça. On s’aime ou on se hait, on découvre, on explore, on se bat… Je schématise mais est-ce réellement possible de créer quelque chose de totalement inédit, finalement ? On a tous forcément des influences. Je parlais y a quelques temps d’un roman écrit y a bien 12 ans (plof) qui était directement inspiré d’Angel Sanctuary de Yuki Kaori (que j’ai en même temps super envie de relire mais peur aussi comme pas mal de choses dont j’ai un bon souvenir), autant assumer ses influences. Clairement, pour Technopolis, y avait cette idée de cité bulle déjà présente dans Globalia de Jean-Christophe Ruffin, il y avait la fin qui reprenait l’image que j’imaginais en lisant la fin de Farenheit 451… Nos écrits ne sont-ils que la somme de nos influences ? Pourquoi pas. Après tout, prenons ce sujet qui nous tient tant à coeur et écrivons ce qu’on a envie de raconter, même si c’est un sujet ultra galvaudé, même s’il n’y aura rien de révolutionnaire. Du moment qu’on arrive à prendre le lecteur par la main pour lui raconter une belle histoire, le pari sera réussi.
