J’ai lu ce polar il y a quelques temps et ne trouvais pas forcément qu’il y avait matière à en dire beaucoup mais son contexte de lecture, lui, est plus intéressant. Donc aujourd’hui, en plus de vous parler de Sharp objects de Gillian Flynn(“Sur ma peau” en français), je vais vous reparler un peu de Grèce et du fait que je lis en anglais.
Un roman sous un transat
Tout commence sur un énorme paquebot quelque part dans les Cyclades, Victor et moi nous posons sur deux transats sur le pont supérieur battu par le vent, luttant pour lire nos livres. Alors qu’au loin se dessine la sublime île de Santorin et son village perché telle une délicate neige sur les hauteurs, nous décidons de retourner à l’intérieur pour attendre notre chaloupe. En quittant nos places, Victor avise un livre sous mon siège ne m’appartenant pas : “Sharp Objects” de Gillian Flynn. Aimant les hasards de la vie, ce sera donc mon prochain roman.
Une héroïne lourdement traumatisée
Deux ans plus tard. Oui, je l’avais un peu relégué au fond de ma bibliothèque mais je l’ai enfin lu. Alors avant toute chose un petit mot sur Gillian Flynn. C’est l’autrice de Gone girl que je n’ai pas lu mais vu au cinéma. La voix de Rosamund Pike, mmm. Donc ça vous situe un petit peu le niveau “thriller avec des gens qui ne sont pas les plus stables et équilibrés sur le plan psychologique”. Et dans Sharp objects, c’est direct qu’on nous annonce la couleur. On suit la journaliste Camille Preak en route vers la petite ville de Wind Gap pour couvrir la disparition d’une petite fille… Or il s’agit pile de sa ville natale donc Camille se retrouve à vivre chez sa mère avec son beau-père et sa demi-soeur, qu’elle ne connaît pour ainsi dire pas, Alma. Cette enquête va réveiller de vieux fantômes. Le souvenir de sa soeur, Marianne, morte. Les cicatrices que Camille a sur la peau. Car oui, depuis la mort de sa soeur, Camille s’est scarifié des mots sur la peau, chaque centimètres carrés en dehors de son visage…
Ambiance très noire
Donc voilà, dès le départ, on sent des gens heureux de vivre. La progression de l’enquête de Camille est intéressante. J’aime bien le rapport qu’elle a à son corps : elle ressent les mots écrits. Certains mots la grattent parfois, je trouve ça à la fois poétique… et assez morbide. La partie thriller est vraiment pas mal mais après… Faut être prêt à affronter toute la laideur de la société américaine avec des ados de 13 ans déjà un peu trop sexualisés et camés. Pas mal de personnages sont franchement antipathiques, tout suinte l’angoisse sourde là-dedans. Donc un thriller à lire, oui, mais si on aime le genre très noir.
I read in english
Et la lecture en anglais alors… Ce n’était pas ma première expérience. J’avais lu un livre rigolo avant “Unfriending my ex (and other stuffs I’ll never do)” de Kim Stolz/ Ca parlait notamment de l’addiction aux réseaux sociaux, une sorte de Facebook m’a tuer en beaucoup plus drôle et percutant que je devrais relire pour vous en faire une petite review, tiens. Parce que je l’ai lu y a trois ans au moins et j’ai pas tout retenu. Là, je parle d’un vrai roman avec plein de mots et la peur de ne pas comprendre le dénouement final. Spoiler : si, j’y suis arrivée ! Alors mon principal problème dans ma lecture de Sharp object fut anatomique. Camille parle de mots situés à des endroits précis de son corps. Force est de constater que dès qu’on quitte le général pour le détail, je comprends pas trop où elle a écrit le mot dont on parle. Genre cou ou épaules, je maîtrise, clavicule ou omoplate, déjà moins… “Collarbone” et “scapula” pour ceux que ça intéresse. Mais ce n’est pas gênant en soit pour la compréhension. Le plus dur, c’est d’arriver à déconnecter de la traduction automatique. Au départ, mon cerveau prenait chaque phrase pour la traduire, ce qui me gênait parfois car je ne connaissais pas le sens d’un mot et que je buggais sur la phrase entière; alors qu’en lisant normalement, miracle, l’histoire émergeait, cet agglomérat de mots faisait sens. En dépit de celui-ci ou celui-là que je ne connaissais pas…
A refaire !
Alors je me dis que, oui, va falloir que je me mette à lire plus souvent en anglais. Un roman par mois peut-être, histoire de maîtriser au mieux. Car oui, mon but dans la vie, c’est d’être fluent in english. Ca servira toujours.