Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Ecrire pour soi ou écrire pour vendre

[Republication] Samedi soir, nous sommes posés sur le canapé, un petit verre de whisky sur la table. Mes doigts font virevolter des aiguilles pour tricoter un snood pour le fils d’une collègue. Après avoir maté un épisode de Daredevil, on va traînasser sur Youtube pour mater quelques vidéos. Dont ce Séance infuse de Baf qui sort cette petite phrase sur Fifty Shades of grey. “Cette fanfic de Twilight avec juste du cul en plus vendu à des millions alors que ma compagne n’arrive pas à faire éditer son roman fantasy”. Hop, je bloque et je pars en réflexion : faut-il écrire pour soi ou écrire pour vendre ?

Couverture du roman fifty shades of grey de E.L James en librairie - écrire pour vendre

Quand j’écrivais Green !

J’ai décidé de vivre l’aventure éditoriale. Pour le moment, je planche sur un seul sujet, l’histoire de Maja de Suède et les activistes écolo. Maja et les activistes, votre nouvelle sitcom ! Grâce à ma technique d’écrire dans le métro, j’avoue que j’avance bien et c’est super de retrouver le plaisir d’écrire. Là, j’en suis à 13 pages word retapées. Mais je suis très à la bourre niveau recopiage, je dois en être au double. Sachant qu’un manuscrit correct doit faire 75 pages word en moyenne, j’ai dépassé le tiers. Et je ne me lasse pas ! Bref, j’écris donc mon histoire de Maja, délaissant, je l’admets, mes autres projets. Parce que j’ai pas le temps, surtout ces derniers temps où j’ai vraiment eu énormément de travail. Et puis parce que je crois que les échecs de mes précédentes tentatives sont dus, justement, à cette grande dispersion. Bref, j’avance et quand j’aurai fini mon manuscrit et relu pour une ultime révision, je l’enverrai, très peu sûre de mon coup.

Pile de manuscrits prêts à être envoyé

Un roman suédois écrit par une Française ?

Parce que moi, j’ai envie d’écrire cette histoire-là mais les gens auront-ils envie de la lire ? Déjà, le fait même d’avoir choisi de dérouler l’action en Suède est-ce une erreur ? Je veux dire, imaginons que ce livre naisse. Il serait distribué, à priori, en France et peut-être dans quelques pays ou régions francophones. Je ne connais rien en politique de distribution de livres donc si je dis une grosse bêtise, n’hésitez pas à me corriger dans les comms. Est-ce que les personnes s’intéresseront à une histoire qui se passe en Suède ? Est-ce que ça casserait pas un peu l’identification ? Surtout que c’est écrit par une Française qui n’a jamais vécu là-bas. Faudra que je fasse un article sur “pourquoi j’aime bien placer mes romans ailleurs”, tiens. Je n’en sais rien et…

Vue de Stockholm, capitale de la Suède
En même temps, on va tous admettre sans trop de mal qu’il y a pire comme décor

La Suède parce que pourquoi pas

En fait, je m’en fous un peu. La Suède est un choix cohérent au vu de leur politique nucléaire et de mon histoire, la Norvège aurait aussi été intéressante en changeant quelques trucs. Mais j’y suis jamais allée et ça me parle moins, tout simplement. Est-ce que l’activisme écologiste intéresse ? Très certainement non mais en même temps, c’est pas le coeur de l’histoire, j’aurais pu changer pour de l’activisme anti banque. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, ce serait peut-être pas plus con…mais ça ferait très Mister Robot, du coup… Faut que je repense à ça, tiens… En fait, le coeur de l’histoire, c’est vraiment “j’y vais, j’y vais pas, jusqu’où je vais, quelles sont mes motivations ?”. Mais peut-être que tout le monde s’en fout et que je pourrai mettre n’importe quelle cause au centre que ça ne fonctionnerait pas mieux.

Des activistes écologistes dénoncent la pollution au charbon en Allemagne
Ah tiens, j’aurais pu prendre l’Allemagne comme lieu de l’action, j’y avais pensé au début d’ailleurs mais pas sur le nucléaire

L’écriture en guise de thérapie

Et là, je réalise que je n’écris pas ce livre pour vendre mais pour coller dans une fiction mes propres interrogations, qui pointent sur ce blog épisodiquement depuis quelques années. Est-ce une perte de temps ? Pour moi, dans l’absolu, non. Mais pour mon envie d’aventure éditoriale, peut-être. Et si j’accordais une heure de mon temps à écrire une bluette, une comédie romantique un peu neuneu, un peu coquine quand même, qui marcherait sans doute mieux ? Oui, j’éprouverais sans doute moins de plaisir à l’écrire mais ça marcherait mieux… Sauf que moi, mon vrai métier, c’est pas écrivaine, c’est… je sais plus trop quoi, mon intitulé de poste est très flou… Donc je perds rien à tenter mon histoire de green terroristes, là… Même si je vais peut-être changer mon histoire d’écologie. Peut-être. Je vais y réfléchir

Forêt mystérieuse, nuit

Ou alors, je tente l’aventure éditoriale sur les deux fronts, avec deux pseudos, et on verra ce que ça donne (j’aime bien me trouver des pseudos)…

Nina

3 réflexions sur « Ecrire pour soi ou écrire pour vendre »

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