Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Delete, le thriller thaïlandais terriblement efficace

Pillant régulièrement le catalogue Netflix des séries coréennes, celui-ci s’est dit que je pourrais apprécier les séries thaïlandaise et m’a donc proposé Delete. Et il a raison, Netflix, il a perçu mon goût pour les séries d’ailleurs. Essentiellement parce que je trouve intéressant de découvrir les obsessions d’un pays à travers ses fictions. Genre les méchants riches qui ne méritent pas de l’être dans les séries coréennes. Dans ta face, la méritocratie ! Donc je lance Delete dans cette optique-là. Finalement, j’ai pas grand chose à dire sur les séries thaïlandaises. Mais j’ai découvert un super thriller. 

Delete, une série thailandaise sur Netflix

Un mystérieux appareil à effacer

L’histoire ! Lilly, jeune artiste mariée à un riche propriétaire terrien, entame une liaison avec Aim, un rédacteur en chef d’un magazine quelconque. Un soir, Lilly se rend au supermarché et croise une jeune fille étrange qui lui demande de la photographier avec un étrange appareil. Lilly s’exécute et la jeune fille disparaît mystérieusement dès qu’elle appuie sur le déclencheur. Terrifiée, elle va en parler à Aim qui y voit un moyen infaillible de se débarrasser de sa petite amie qui, au courant de sa liaison, veut le faire chanter. Rentrant chez lui, Aim hésite. Va-t-il mettre son plan à exécution ?

Aim et Lilly dans Delete

Un appareil photo redoutable

On va balayer très vite l’ingrédient un peu surnaturel de l’histoire car il n’importe pas tant que ça. Donc nous avons une sorte d’appareil photo qui fait disparaître les êtres vivants qu’il photographie. Sont-ils morts ou juste dans une autre dimension ? Les effets de l’appareil photo sont-ils réversibles ? La série va amener certaines réponses au cours de ses huit épisodes mais pas mal vont rester en suspens.

Le beau Too de Delete

Une question de rapports humains

Mais ce biais surnaturel n’est pas le coeur du récit. A travers ce prisme, la série nous parle de rapports humains, de sentiments et d’attachement. De ce que l’on est prêt à faire ou non par amour. Car, puisqu’on ne sait pas si l’appareil tue ou non et qu’il ne cause aucun dégât visible, s’en servir ne représente que peu d’efforts. D’où la scène où Aim arrive, résolu, pour l’utiliser sur sa petite amie mais hésite dès que celle-ci s’en rend compte et prend la pose, pensant avoir à faire à un vulgaire appareil photo. L’appareil va circuler de mains en mains au fur et à mesure du récit et les hésitations ou manque d’hésitations des uns et des autres met surtout en lumière la cruauté potentielle de chacun. Et si je pouvais me débarrasser de quelqu’un sans que ça ne laisse aucune trace, est-ce que je le ferais ?

Delete, l'appareil photo qui efface les gens

Une question d’image

Il y a également une mise en abyme assez intéressante. La copine d’Aim est photographe, Lilly est artiste et représente des silhouettes lumineuses, véritable incarnation des personnes qu’elle rencontre. Il y a également une certaine présence d’Instagram dans la série. Qui, d’un côté, présente une réalité faussé, un bonheur surjoué. Mais peut aussi révéler certains secrets. Il y a toute une réflexion discrète sur la réalité des images que l’on capture.

Delete, un bon thriller thailandais

Une sauce agrémentée au fur et à mesure

Outre son travail propre sur la psyché des personnages, la série soigne ses plot twists. Car rapidement, Lilly va disparaître et toute la question va être de savoir si c’est volontaire ou non. Et si quelqu’un a utilisé l’appareil sur elle. On va suivre les enquêtes croisées de Aim, l’amant et Too, le mari. Puis on va découvrir un autre personnage, June, la soeur de Too. Cleptomane avérée et amoureuse de Lilly. Est-ce elle qui a l’appareil ? On rajoute des ingrédients dans la sauce, petit à petit, sans aller néanmoins dans le trop complexe. 

June et Lilly

Un bon équilibre des personnages

Autre point que j’ai particulièrement apprécié : le bon équilibre des personnages. Il n’y a pas de gentils-gentils ou méchants-méchants. Au début de l’histoire, on a un certain penchant pour le couple Lilly-Aim puisque Too a l’air peu sympathique avec sa femme. Mais au cours de la série, on réalise que Aim est plutôt un connard et Too prêt à tout pour retrouver sa femme. Même Lilly, présentée comme douce, a ses travers et n’est pas juste une princesse en détresse à retrouver. A l’inverse, June passe d’abord pour une psychopathe, une personne foncièrement mauvaise mais des nuances viennent s’ajouter petit à petit, atténuant ce premier portrait assez brut. 

Delete, un très bon thriller

Un bon thriller à découvrir

Bref, j’ai aimé Delete parce qu’il m’a amenée sur des terrains auxquels je ne m’attendais pas. J’ai vu pas mal de critiques le placer dans la catégorie Black Mirror, rapport à l’appareil qui efface. Mais je le place plus dans la catégorie thriller psychologique. Par contre, j’ai été un peu désarçonnée par la fin du dernier épisode car… c’est un cliffhanger pour une saison 02 ! Et un cliffhanger bien mastoc… Et je crois que je n’aime plus ça. Je vais en faire un article pour vous expliquer. Mais sinon, Delete, c’était vraiment une bonne surprise, je vous encourage à regarder. Et nota : les épisodes contiennent 9 mn de générique de fin donc vous pouvez les déduire du temps total de la vidéo. 

Nina

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