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Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Bohemian Rhapsody : le biopic qui vaut la peine

Il fallait vraiment que ça vaille la peine. Nina et Victor, un couple PAS cinéphile, se rendent au cinéma pour la première fois en cette année 2018. Et pour voir un film qui sort le jour même… Oui, mercredi soir, nous avons affronté le froid pour nous poser dans une salle de cinéma… Pas vraiment bien chauffée mais peu importe. On est en position, c’est parti pour deux heures de Bohemian Rhapsody.

Bohemian Rhapsody, Rami Malek

J’aime pas les biopics

Alors je ne vais pas vous dire de quoi parle le film car je pense que personne n’a été épargné par la bande-annonce. J’avoue d’ailleurs que c’est ce qui m’a motivée d’ailleurs. Alors que bon, je déteste les biopics à la base. D’abord parce que j’ai la sensation que ces films sont faits pour de mauvaises raisons. A savoir choper un oscar en mode “ohlala, il/elle s’est transformé.e pour ressembler au personnage”. Oui alors du coup, filez plutôt un oscar aux équipes maquillage et costumes. Ce sont des films purement narratifs avec aucun parti-pris ni recul. Juste une façon de se faire du fric sans grand danger. Evidemment, certains biopics sont un engagement en soi. Faire un biopic sur Martin Luther King ou Rosa Parks, c’est pas la même que de faire un film sur Elvis… ou Queen, en effet.

L’histoire d’une époque

Un biopic, ça sert aussi à raconter une époque, une évolution. Comme le Majordome par exemple que je n’avais pas super apprécié en soi mais qui racontait, à travers la vie d’un personnage, la lutte pour l’égalité des droits des Afro-américains. On peut même pousser le genre à ces biopics de type fictionnelles comme Benjamin Button et Forrest Gump qui racontent l’Amérique à travers la vie d’un personnage, avec ses passages obligés un peu chiants? Genre le Vietnam, Kennedy, Nixon… et dans les prochains qui vont sortir, on va se ramasser le 11 septembre.

Bohemian Rhapsody

Un fort goût de madeleine

En lisant ces précédents paragraphes, il semble donc que je sois mal partie pour apprécier Bohemian Rhapsody. Et il est donc possible que je ne sois pas tout à fait objective. Parce que Queen, c’est la fin de mon enfance. Je n’ai pas grandi dans une famille très rock, on était plus variétoche que rock et j’en garde quelques traces dans ma playlist. StarmaniaMichel Berger & France Gall et… bah, c’est à peu près tout, en vérité. Queen, je l’ai découvert à la mort de Freddy Mercury, via mon cousin qui, à la réflexion, a eu pas mal d’influence dans mon histoire culturelle. J’ai adoré instantanément The show must go on. J’avais acheté le CD Innuendo juste pour cette chanson. Oui, la période magique où tu achetais tout un album pour une chanson. Je me souviens aussi d’un après-midi à squatter la voiture de ma mère lors d’un repas de famille ou je ne sais quoi à écouter la K7 des greatest hits. Il y a eu notamment “Radio Gaga” que je trouvais un peu nulle et mon cousin n’arrêtait pas de la chanter, ce qui m’agaçait. Oui, quand on a une très bonne mémoire, on se souvient aussi de l’insignifiant. Bref, comme la plupart des ados et pré ados des années 90, Queen a eu une forte place dans notre culture musicale. On avait quelques titres dans nos boums, notamment We will rock you et nous avons tous fortement apprécié le générique d’Highlander… A dire vrai, on va pas se mentir, le seul point fort de la série. Et aujourd’hui encore, je suis toujours un peu nostalgique quand ma playlist Spotify me balance “The show must go on” qui est un peu mon mantra à moi.

Freddy Mercury le décadent

Un film qui n’en fait pas trop

Donc est-ce que j’ai aimé le film ? Bordel, oui. Je l’ai trouvé un coup drôle, un coup touchant et je trouve incroyable d’avoir la sensation de revivre le fameux concert de Wembley. Pour le coup, le film n’est pas blindé de référence à l’époque. On ne parle pas de guerre du Vietnam, de ce que fait la Reine d’Angleterre. On peut parfois être un petit peu perdu dans la chronologie malgré quelques dates incrustées de ci de là. Mais en vrai, on s’en fout. Alors que les biopics sont souvent une fresque racontant une époque, Bohemian Rhapsody s’en détache. Parce que Queen refusait les recettes à la mode, justement, qu’ils tentaient leur propre sauce. Pas de “caméo”, à peine quelques names dropping. Et je trouve agréable qu’un film ne nous prenne pas trop pour des cons avec des clins d’œil ultra forcés. C’est pas Carnaval, je suis pas là pour voir des acteurs déguisés en pop ou rock-star des années 80.

Bohemian Rhapsody, Wembley

Oui, j’ai aimé

Du coup, oui, ce biopic est à voir. Pour Rami Malek qui est fou. Pour les émotions que ça génère. Parce que c’est pas racoleur (on n’évoque que partiellement la sexualité débridée de Mercury et donc sa maladie et quasi pas sa mort) alors que le sujet s’y prêtait, qu’il y a vraiment des scènes drôles… et pour la B.O évidemment. Certains l’ont trouvé lisse, moi, je l’ai trouvé prenant. Peut-être grâce au goût de madeleine, allez savoir. Mais je serais même prête à repayer 11 € pour le revoir.

Nina

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