Ca faisait un bail que je vous avais pas parlé bouquins. Essentiellement parce que les ¾ du temps, j’ai pas grand chose à en dire. J’ai aimé, j’ai pas aimé mais c’est pas toujours sujet à article. Mais là, je suis tombée sur une pépite. Il est possible que cet article ne soit pas très objectif mais j’ai adoré Circé de Madeline Miller et j’avais très envie de vous en parler.
Un mythe un peu enrichi
Ce roman est une réécriture moderne du mythe de Circé à deux ou trois nuances près. Pour donner plus de chair à son roman, Madeline Miller a incrusté son personnage dans quelques mythes où il n’y avait pas trace d’elle…mais existe-t-il une mythologie canon, finalement ? Je souligne juste ce point car ça m’a un peu turlupinée sur le coup. Alors que je ne suis pas non plus une experte es mythologie. Nous allons donc croiser les titans, Scylla, Dédale, Pasiphae… et Ulysse, bien entendu.
Roman de déesse
Et c’est excitant. Vraiment. En utilisant ces mythes, Miller tisse un personnage riche pour lequel on ressent une immédiate empathie, quelqu’un que l’on a envie de côtoyer, de consoler dans les moments les plus durs. Le travail pour réaliser ce roman est colossal. On n’est pas dans une bête réécriture de mythes comme certains livres le proposent. Non, c’est un roman, on a donc des personnages avec des pensées, des émotions. Des personnages qui évoluent dans des lieux qui, parfois, existent (la Crète) ou pourraient exister (l’île de Circé). Avec des us et coutumes assez fidèles à l’époque. Car oui, ça se passe bien à l’Antiquité, Circé est bien une déesse, il n’y a aucune triche.
Un travail colossal
Alors pourquoi j’ai adoré ce roman ? Bon, il est bien écrit mais ce n’est pas le sujet. Je connaissais pas mal le mythe de Circé rapport à l’Odyssée que j’ai lue. Et de façon générale, je connaissais pas mal des mythes abordés. Même si, par exemple, je ne savais pas qu’elle était responsable de la transformation de Scylla chez Ovide. Hé oui, Madeline Miller a travaillé dur pour collecter l’ensemble des mythes et écrits sur la déesse. Elle a même repris en intrigue certaines controverses sur la nature de Circé. Au début du roman, elle est rejetée par les Dieux à cause de sa voix qu’ils trouvent insupportable. Elle apprendra plus tard par Hermès que sa voix sonne comme celle des humains.
Embarquée dans le récit
Et ce qui est incroyable, c’est qu’on a beau connaître l’histoire, on n’arrive pas à lâcher le roman. Il y a pas mal d’ouvrages que je lis “pour connaître la fin”. Des trucs qui ne racontent tellement rien que je me dis toujours “ah mais la fin va tout expliquer”. Non. Tu viens de t’enquiller 750 pages d’un roman grand format écrit tout petit et il ne s’est quasi rien passé à l’intérieur. Toute ressemblance avec Les puissances des ténèbres de Burgess*… Là, j’étais emportée dans l’histoire, j’attendais l’arrivée d’Ulysse mais les péripéties avant et après ne m’ont pas lassée, bien au contraire.
Peut-on réutiliser un mythe connu de tous ou à peu près pour tisser un nouveau roman. Trois fois oui. Après tout, on nous ressort de temps en temps des films ou séries sur les événements de l’Antiquité genre la guerre de Troie alors pourquoi pas… J’ai vraiment envie de vous conseiller ce roman car ça faisait longtemps que je n’avais pas eu une telle passion, depuis Elena Ferrante, je crois. Et comptez sur moi pour lire son Achille !
* Je ne comprends pas trop l’engouement pour ce roman. En fait, j’avais plus envie de lire un roman sur deux ou trois personnages qu’il croise plutôt que sur le personnage principal.