Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

La vie entre parasol et transat : une dystopie 

Mon imagination galope. Tout le temps ou presque. Parfois, elle fatigue un peu. Par contre, en vacances, elle devient folle et tisse environ une histoire toutes les dix minutes. Pas toujours bien intéressant mais il y a quelques idées que j’aime bien. Dont celle d’aujourd’hui. Je ne suis pas certaine d’en faire quelque chose mais je la partage quand même. Aujourd’hui, on va parler de plages italiennes et de l’écosystème qui s’y développe. Entre parasol et transat, une mini-ville se crée.

Une plage privée en Italie

Début septembre, je suis donc partie en Sicile. C’était super, le soleil et la mer me manquent. C’est fou, ça fait même pas un mois que je suis rentrée mais j’ai l’impression que ça fait une éternité. Après, j’ai eu un mois de septembre bien dense. Et octobre s’annonce cérébralement intense. J’apprends. C’est génial mais ça mange un peu d’énergie. Si vous êtes allés en Italie ces dernières années, vous avez forcément noté le phénomène des plages payantes. Ces surfaces de sable plus ou moins vastes squattées par des rangées de transats et parasols assortis. Bon, je dis en Italie mais j’ai vu la même en Grèce ou même en France. Mais en Italie, c’est à un niveau remarquable, il me semble.

Le phénomène des plages privées recouvertes de transats en Italie

Justement. Vers la fin de notre séjour, on s’arrête quelques jours à la station balnéaire San Vito Lo Capo. J’écrirai un article dessus à l’occase, c’était une belle découverte. Une magnifique plage de sable blanc au pied d’un immense éperon rocheux, le Mont Monaco. Une immense plage squattée aux trois-quarts par des transats payants. Avant de poursuivre, je précise un point : je refuse le concept de payer pour aller à la plage. Surtout que, nous concernant, la plage, c’est souvent débarquer, se baigner, se sécher, repartir. On peut rester un peu à lire mais voilà, ça ne dure jamais plus d’une heure, deux heures grand max. Donc je me contente tout à fait de ma serviette jetée sur le sable comme support. Donc les plages payantes, c’est un phénomène qui m’intéresse peu. Sauf là.

Des transats vides sur une plage italienne

San Vito Lo Capo, on y est arrivés un samedi soir. Le dimanche, après une super matinée glande au bord de la piscine à dévorer le premier tome des Métamorphoses de Marina et Sergueï Diatchenko, on se met en route pour le centre-ville afin de déjeuner. Et je découvre la plage payante dans toute sa splendeur. D’autant plus que nous étions dimanche et qu’il faisait un temps superbe. On longe la plage et je suis fascinée. L’ère des transats est si dense qu’on ne voit même pas la mer. Les gens ont tendu des serviettes, regroupé les transats entre eux. Par dessus, la zone des maîtres-nageurs a l’air de flotter sur une mer de parasols. C’est incroyable. Et mon imagination part en courant. On dirait une ville, organisée en famille ou du moins en clan. Une sorte de ville faite de bric et de broc genre “les survivants qui vivent à la décharge”. Façon Gunnm, pourquoi pas. 

Un océan de parasols

Et si je conjuguais ça avec la guerre des transats ? J’en ai déjà parlé par ailleurs mais pour résumer : depuis quelques années, dans les hôtels, c’est la bagarre pour les transats au bord de la piscine. Au point que certains, de plus en plus nombreux, ont pris l’habitude de se lever à 6h du mat pour aller jeter une serviette sur un transat avant d’aller se rendormir. Cette guerre des transats est en train de s’étendre aux plages, non payantes, où les touristes viennent planter leur parasol au milieu de la nuit pour réserver leur place. Alors je veux pas juger mais… Bah si, déjà, je juge parce que c’est un comportement bien moisi. Si t’es pas au bord de la piscine, tu réserves pas ta place. Mais surtout : se lever en pleine nuit pendant les vacances pour s’assurer de pouvoir glander aux meilleures places, c’est quoi votre projet de vie, exactement ? 

Coucher de soleil à la plage

Donc ma dystopie, ça pourrait être ça. Une sorte de tumeur de la société d’ultraconsommation où les gens ne supportent plus la moindre contrariété, veulent profiter de tout sans concessions. On pourrait imaginer qu’au départ, des petites familles sont venus squatter, se regroupant entre elles, tissant un nid avec leur serviettes, leurs paréos, pour gagner un peu d’intimité. Et puis, ça a pris de l’ampleur. Des vendeurs ambulants de bouffe ont commencé à passer et les familles ne bougeaient plus. Petit à petit, elles ont passé la nuit là, faisant sécher leurs affaires aux baleines du parasol. Une vraie petite communauté qui s’enracine jusqu’à devenir une vraie communauté.

La vie sous parasol

Et… pour le moment, c’est tout. J’aime l’idée même si ça ne va pas bien loin. Mais c’est le principe de pas mal d’idées de romans, nouvelles ou novelas, finalement. Je pense que toute personne qui aime écrire, dessiner ou juste raconter des histoires me comprendra. On a des bribes comme ça. Souvent, on les trouve sympa, on a une certaine affection pour elles. Mais on n’a aucune idée de ce qu’on pourrait en faire. Une histoire non finie, une bribe. Pourquoi pas, après tout. Beaucoup d’œuvres ne font que tisser une toile de fond. Libre à nous, audience, de continuer l’histoire ou non. Après, je vous cache pas que ce sont pas mes œuvres préférées, celles-là. Disons que j’aime qu’on titille mon imagination mais il faut me donner un peu de matière, quand même.

Une belle plage en Grèce
Là, c’était en Grèce mais j’ai pas 3000 photos de plages à transat

Voilà, je ne sais donc pas ce que je ferai de ma dystopie des transats et parasols. Sans doute que si je me lance à écrire là-dessus, ce sera une oeuvre absurde. Genre que je ne maîtrise pas du tout. Que je peux apprécier mais pas toujours. Ou alors une bribe qui sombrera dans les limbes, comme toutes mes trop nombreuses idées. 

Nina

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