Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Quand ce que je lis rentre en résonance avec ma vie

Je lis. Beaucoup. C’est ma marotte. Des romans parce que j’aime les histoire. Livres papier, version numérique sur ma liseuse ou même livre audio, je prends tout. Du coup, par l’effet du hasard, il arrive que ce que je lis entre en parfaite résonance avec ma vie. Là, par exemple, sur le coronavirus, y a de la résonance à baaaaalle. Au point que je me demande même si ça ne travestit pas un peu ma perception du roman.

Le fléau, téléfilm tiré d'un roman de Stephen King, résonance avec notre réalité actuelle
C’est un extrait du Fléau de S. King, livre que j’avais chargé sur ma liseuse pour le relire… en janvier.

Un terrible virus… mais on dirait notre réalité !

Le labyrinthe. Je n’avais pas aimé le film mais dans ma grande quête d’une relative exhaustivité sur les dystopies, je n’avais pas le choix. Je m’enfile donc les trois romans en livre audio mais… comment, de quoi parles-tu, Thomas ? Il y a une maladie terrible qui touche les humains. Tiens, c’est curieux, ça me rappelle quelque chose. Idem avec Une vie après l’autre de Kate Adkinson. A un moment, il est question de la grippe espagnole que l’on attrape d’un rien et qui nous tue en quelques heures. Ou aussi Abri 19… Non pas juste à cause du 19 même si c’est un peu rigolo mais aussi parce qu’ils vivent dans des bunkers avec le côté “sortir, c’est mourir”. Je l’ai écouté en début de confinement, quand j’ai paniqué en voyant Maniac car Emma Stone se baladait peinarde dans la rue. J’intériorise très vite les interdits, on dirait. 

Emma Stone dans Maniac

On ne se relèverait plus d’une guerre

Mais il y a une notion de relativité aussi. Toujours dans Une vie après l’autre, l’héroïne vit la guerre à Londres où les bombes peuvent vous tuer à chaque instant, où la nourriture se fait rare… et ces passages résonaient étrangement en moi, je pensais à tous ceux qui avaient stoqué du PQ… Alors que pardon mais moi, ça fait dix jours que je trouve plus de levure et c’était là, le vrai stock à faire. Et c’est là que je mesurais toute l’absurdité de notre histoire : en à peine deux mois de confinement, on nous raconte la catastrophe économique, comment notre pays aura du mal à s’en relever. Et bah, faudrait pas qu’il y ait la guerre à nouveau, on n’est visiblement plus au niveau. Etrange résonance.

Normalité vs extraordinaire

“T’exagères pas un peu là ?”. Si. Parce que je compare les choux et les carottes. D’un côté, la réalité de notre confinement. Pénible sur pas mal de points mais le quotidien reprend rapidement le dessus. On peut penser ce que l’on veut de l’être humain, le pouvoir de résilience est grand. On a tendance à vite oublier la grande menace qui plane au-dessus de nos têtes pour réaliser nos petites routines. Nous ne sommes pas en état de supporter un stress permanent. Même lors d’un décès de proche, il y a toujours un moment où l’on se lance dans une tâche habituelle qui peut paraître irrationnelle pour votre entourage. Alors que vous luttez comme vous pouvez face à la situation. Dans un roman, ça va tambour battant. Dans Une vie après l’autre, Ursula subit les bombardements jour après jour sans presque évoquer sa vie “normale”. Justement la vie normale est évoquée comme une exception, une pause dans le récit où le personnage se dit “ahah, on s’attache à de petites choses quand même.”

S'occuper l'esprit

Regarde ce roman, c’est la preuve !

Mais surtout, j’ai une tendance. Je veux parfois utiliser un récit fictionnel comme une preuve. Il y a quelques années, j’avais lu Une dernière danse de Victoria Hislop qui racontait une histoire de réfugiés espagnols en France. Le récit insistait sur le très mauvais accueil que les Français avait réservé aux Espagnols et le désarroi de ces derniers qui luttaient juste pour leur survie et ne comprenaient pas pourquoi ils étaient traités comme des pestiférés. J’ai lu ce roman au moment où il y avait des histoires avec les réfugiés, peut-être un énième démantèlement d’un camp à Paris ou je ne sais plus. C’était la grande époque de Valls, en tout cas. En lisant ces lignes, je me disais “Oui, ah ! Regardez ce que ces gens ressentent”. Sauf que les personnages de Victoria Hislop n’existent pas… Un roman, quel que soit sa qualité, n’est une preuve de rien. Au mieux, une matière à réflexion.

Les réfugiés espagnols, résonance avec notre crise actuelle

Bref, en ce grand moment de bizarre, mes lectures ont parfois un goût d’étrange. Une résonance qui interpelle forcément. Surtout dans Le labyrinthe où les personnages se retrouvent dans une grande ville sous épidémie avec des gens qui se couvrent le visage… Curieusement, je n’ai pas eu la moindre difficulté à imaginer ça…

Nina

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