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Reality Z, la série zombie improbable

Je ne fais pas que râler. Parfois, il y a des oeuvres que je trouve sympas et que j’ai envie de vous conseiller comme Reality Z. Mais y a un bonus ! Parce que je vais pas me contenter de vous dire que c’est cool, j’aurais juste fait un tweet, sinon. Il y a aussi un parti-pris dans l’écriture qui m’a laissée scotchée à mon canapé. Un fait suffisamment rare pour que je le souligne. Du coup, aujourd’hui, on parle de cette rencontre improbable entre télé-réalité et zombies : Reality Z !

Reality Z

Zombies et mythologie grecque en carton-pâte

Ca parle de quoi ? Une invasion zombie frappe Rio de Janeiro. Oui, je parle de la version brésilienne sur Netflix, j’ai pas vu la version britannique dont c’est le remake. L’action va se concentrer sur le studio télé où se déroule une télé-réalité sur le thème de la Grèce antique. Chaque candidat est un Dieu ou une Déesse. Vous prenez les décors de Secret Story, vous parsemez de quelques colonnes grecques et revêtement en imitation vieille pierre, vous habillez les candidats en toge et ça vous donne le truc. Et j’aurais presque envie de voir ça… Bref, c’est le soir de l’élimination. Il y a un monde de fou au studio et ça va être la course à la survie.

Reality Z

Les zombies, ça fait pas grand chose

Je suis plutôt consommatrice de trucs de zombies. Aucune idée de comment c’est arrivé car ce genre de contenus ne m’intéressaient pas du tout y a quelques années. Je trouvais ça même un peu crétin car la figure du zombie est limitée. Ca fait des gargouillis dégueulasses et ça se déplace plus ou moins vite selon les versions. Mais quoi qu’il en soit, faut leur dégommer la tête. Je crois que c’est vraiment la créature fantastique pour laquelle il existe le moins de variantes et déclinaisons. Les fantômes, ils font absolument ce qu’ils veulent. Ils peuvent déplacer des objets, allumer la télé, vous posséder et même vous engrosser, vêtu d’une tenue en latex effroyable. J’ai vraiment pas compris l’engouement sur American Horror Story. Les vampires sont sensibles ou non à l’ail, à la lumière du jour, ils sont dotés d’une vitesse faramineuse ou d’une force incroyable ou pas. Ils brillent même au soleil parce que… pourquoi pas ? Je crois qu’il est juste universellement sensible au pieu dans le ventricule. Mais j’ai pas une connaissance très étendue de la figure vampirique. Alors, forcément, le zombie, je trouvais ça un peu plate, comme on dit au Québec.

Les zombies dans Reality Z

Le zombie en archétype du danger aveugle et arbitraire

Sauf qu’en fait, le zombie est un archétype. C’est le tsunami d’horreur, la menace impérieuse. Chaque mort devient un danger de plus. Principe repris dans Game of thrones où les marcheurs blancs tiennent du zombie. En pas mal plus évolués quand même. Mais c’est flippant car la horde zombie grossit de façon exponentielle et se révèle peu vulnérable. Quand les survivants se trouvent une planque, ils ne sont jamais à l’abri d’avoir un zombie qui traîne dans un placard ou une horde qui débarque. Mathématiquement les survivants seront toujours en sous-nombre. De The walking dead à 28 jours plus tard en passant par l’hilarant Bienvenue à Zombieland, je suis assez consommatrice. Même si j’ai pas aimé Fear the walking dead, par exemple. Mais c’est parce que les personnages étaient encore plus couillons que dans The walking dead. Tu te dis régulièrement que si machin est mort, c’est qu’il ne méritait pas de survivre. Darwin likes.

Bienvenue à Zombieland

Des rebondissements surprenants

Mais revenons à Reality Z. D’abord, j’ai aimé parce que y avait pas mal d’humour malgré la situation. Même si le tableau noircit d’épisodes en épisodes. La mort frappe vite et aléatoirement. Les sympas comme les salauds, personne n’est épargné. Et ça, ça m’a emballée. Avec Victor, on est de gros consommateurs de séries. Je veux dire on n’a plus de télé mais on a un abonnement Netflix. Et pas mal de chaînes Youtube en abonnement aussi mais tel n’est pas le sujet. A force de regarder toutes ces séries, on en chope mille et uns codes. On devine assez facilement ce qu’il va se passer. Ce qui fait qu’en général, on n’est pas trop stressés quant à la survie de certains personnages. Ou, quand leur mort survient, on le voit venir à des kilomètres. Faut dire que parfois, ce serait moins discret si vous mettiez un panneau au néon au dessus d’un personnage “il va mourir avant la fin de l’épisode”. Genre le personnage qui en quitte un autre pour une sortie quelconque et qui lâche “ah, tout ce temps passé l’un sans l’autre. Mais on va rattraper le temps perdu, promis.” Non, toi, tu vas mourir. Realité Z est hyper couillu dans ses partis-pris, on a même une énorme redistribution des cartes en milieu de saison.

Reality Z

J’aime être surprise

Et j’aime être surprise. Mais pas de façon absurde non plus, hein. Si je devais faire un parallèle, on n’est pas loin du Dernier pub avant la fin du monde. Film que j’ai détesté parce que ça me saoule les personnages insupportables que personne n’envoie chier. Mais ok, le twist du film était franchement bon et j’ai un bon souvenir de cette scène-là. Surprendre une personne qui consomme votre fiction, c’est un vrai défi. Surtout si celle-ci a repéré pas mal de codes communs. C’est pour ça qu je n’écris pas de polar, j’ai l’impression qu’on saurait dès la troisième page que c’est Emile le tueur. Je parle de polar mais c’est pas le seul genre concerné. Typiquement, y a la question de la survie des personnages. Dans Game of thrones, c’était courageux de buter Edd Stark alors qu’on le suivait depuis le début de l’histoire. Par contre, j’ai pas cru deux secondes à la mort de Jon Snow. Tant dans le roman que dans la série car on perdait tout contact avec la garde de nuit (Samwell étant parti) et y avait toute l’histoire avec les marcheurs blancs.

Jon Snow est mort

Un réflexe de dissection ?

Alors il est possible que je sois reloue à tout disséquer mais d’un autre côté… je regarde les séries en faisant quelque chose d’autre donc si je devine la suite, c’est soit que c’était pas super bien écrit, soit que c’était volontaire. Soit que j’aime tellement tout désosser que je le fais désormais par pur réflexe. Ce qui peut gâcher le plaisir de la découverte.

Bref : regardez Reality Z. C’est pas trop long et franchement, je fus agréablement surprise.

Nina

2 réflexions sur « Reality Z, la série zombie improbable »

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