Sbiiiiim, ça dénonce ! En ce moment, je vois pulluler des dizaines de tweets et articles sur les téléfilms de Noël, nouvelle gourmandise pop culture de ceux qui aiment se sentir décalés. Oui, on regarde mais de façon ironique, hein ! Je serais mal placée pour critiquer vu que j’ai eu longtemps quelques péchés mignons de type Séries AB, télénovelas, soaps et téléfilms même si, moi, je préfère la version thriller. Les trucs mièvres, je déteste toujours autant. Alors est-ce que j’aime les téléfilms de Noël ? Certainement pas. Est-ce que je regarde les téléfilms de Noël ? Please bitch ! Est-ce que je vais faire un article dessus quand même ? Absolument !
Parlez-moi d’amour sous la neige ?
Parce que y a un truc qui me titille grave dans ces téléfilms de Noël mais qu’on peut étendre à plein d’autres téléfilms. Est-ce qu’on regarde ça parce qu’on nous raconte une belle histoire d’amour qui finit bien ? Peut-être, sans doute. Mais je vous l’annonce, je vais pas du tout vous parler d’histoire d’amour parce que c’est pas mon propos. Ah et parenthèse : à propos d’histoire d’amour et de tension érotique, matez le dernier épisode de Genre Humaine. Je vais écrire un bouquin où l’héroïne sera une repompée d’Eleonore Costes, je vous préviens. Moi, je veux vous parler d’un autre truc qui pourrai me faire rêver dans ces téléfilms : le moment où la meuf réalise qu’elle a une vie de débile et plaque tout pour devenir sculptrice de glace dans un petit village du Michigan.
Et puis un jour, elle plaque tout
Ca, oui, ça me parle. C’est toujours ce qui m’amuse un peu dans les téléfilms de Noël en général et certains téléfilms mièvres comme Au coeur de la famille avec son casting de rêve : Jane Seymour aka Docteur Quinn, Madeline Zima qui est passé d’une petite fille trop chou dans Une nounou d’enfer à meuf qui fait du sexe vénère dans Californication. Et ça nous a tous choqués, ne nous mentons pas. Il y a aussi Jeff Fahey qui pilote des avions dans Lost mais qui, pour les fans de Crossed, est l’acteur du Cobaye. Et y a aussi Casper van Dien aussi ! Et Ben Savage qui jouait dans Incorrigible Cory. Une pépite que vous pouvez mater sur Youtube. J’ai lâché au bout de vingt minutes perso. Car j’ai déjà un archétype de ouf pour l’histoire de la business woman sans coeur qui lâche tout et part à la campagne : Baby boom avec Diane Keaton.
Le cas Baby boom
Ce film a marqué mon enfance sans que je comprenne bien pourquoi. A l’âge où je l’ai vu (8 ou 10 ans ?), je ne me posais pas la question de ce que serait ma vie de femme. J’avais pas du tout envie de partir vivre à Paris pour travailler dans la pub. Cette envie, je ne l’ai jamais eue, ceci dit. Bref Baby boom, c’est quoi ? Une femme ultra carriériste qui vit dans un appart fabuleux à New York avec son mec vouant un culte à l’argent et à la réussite. Mais par le truchement d’un scénar un peu pété, notre héroïne J.C. hérite… d’un bébé. Oui. Une vague cousine est morte et elle hérite de son bébé. Evidemment, il est difficile de concilier vie de mère et vie de business woman accomplie. Car oui, son mec s’implique pas. Finalement, J.C finit par péter un plomb et va s’acheter une maison dans le Vermont. Après dix milles nervous breakdown à cause de la maison pourrie, elle lance son juteux business de petits pots pour bébés réalisés avec les produits de son verger. Et elle se maque avec le véto du coin. Ce film m’avait marqué parce que je crois que j’avais envie d’un peu de ça. Pas du bébé surprise et du mec véto qui m’embrasse de force sur le capot de ma voiture après avoir changé une roue crevée mais le côté “tout plaquer pour retrouver un peu d’authenticité”.
Envie d’authenticité
Récemment, lors d’un dej à la cantine, nous avons parlé de Jacques. Jacques ? Oui, moi même je ne le connais pas puisqu’il est parti avant mon arrivée. En gros, Jacques, c’est l’ancien DG de la boîte qui a tout plaqué pour ouvrir une fromagerie. Olivier, un de mes collègues parti depuis, nous a expliqué “oui mais c’est normal. A force de bosser sur des choses abstraites, on a besoin de faire quelque chose de ses mains”. Il m’a clairement expliqué qu’il faisait encore quelques années dans le digital et après… Moi-même, je ne rêve que de ça. Je m’imagine mille carrières, j’ai rêvé de ma ferme bien-être, coach de vie option massage ayurvédique et créatrice DIY et en ce moment, ça me démange un peu de travailler le bois. Alors oui, je le confesse, ce côté “partir de sa vie de merde hypra stressante pour trouver une petite activité pépouse à la campagne”, ça me fait un peu rêver. Même si je suis allergique à toutes les fleurs des champs. Et pourquoi je serais la seule ?
Amour ou nouvelle vie ?
On imagine toujours que les téléfilms de Noël et assimilé font palpiter les téléspectateurs, et surtout téléspectatrices si j’ai bien suivi, de par leur dimension romantique. Moi, ce qui me ferais vibrer dans ce plaisir coupable, ce serait ce nouveau départ. Ce “on efface tout et on recommence avec succès”. Qui guide en grande partie mon envie de retourner dans le sud. En attendant, peut-être, la bonne opportunité pour devenir coach de vie, prof de sophro ou d’arts plastiques, tenancière d’une ferme bien-être…
Ohohoh !
2 réflexions sur « Téléfilms de Noël : mal d’amour ou révélateur de l’absurdité de nos vies ? »