Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Je veux réécrire Ultimate game

Qu’est-ce qu’un mauvais film ? Ca va dépendre des gens. Pour moi, il y a d’abord le film plat tant au niveau technique qu’esthétique avec des personnages osef. Le genre de film que tu as oublié 20 mn après. Ensuite, il y a le film énervant : non seulement l’histoire est nulle mais ça vient en plus propager des valeurs cracra pour de mauvaises raisons genre la subversion fait vendre. Ou la version mercantile avec des films vides faits juste pour faire du cash. Ils se reconnaissent en général car le titre est suivi de termes du genre “origins”, “Apocalypse”, “Révolution”… Mais le pire, le pire ! Ce sont les films qui gâchent une bonne idée. Ca me fait vriller. Mais au moins ça me donne envie de les réécrire. Aujourd’hui, c’est Ultimate Game qui y passe.

Ultimate Game, un film moche

Ultimate Game, c’est sans doute l’un des pires films qu’il m’ait été donné de voir. Un 2/10, je dirais. C’est mal joué, mal filmé, c’est laid, méchant, vulgaire, foncièrement stupide. Pourquoi je lui donne néanmoins deux points ? Parce que j’ai un peu aimé le personnage de la fille en moto… Tellement que je me souviens pas de son prénom. Et surtout, ce film regorge de super idées mais tout est mal traité. C’est un peu le souci de pas mal de dystopies. The Creator avait été une cruelle déception aussi… et j’écris cet article alors que je prévois d’aller voir Megalopolis dans deux jours, j’ai peur. Parce que l’idée a l’air géniale et le résultat tellement… Bref, la dystopie est un genre qui, espérant capitaliser sur les dinaros d’un public peu exigeant, produit pas mal de bouses. Alors que ce public, précisément, est hyper attentif à ce qu’on lui propose.

Ultimate Game

Donc pour résumer Ultimate Game en quelques mots. Y a un méchant entrepreneur cruel et froid type Elon Musk qui met en place une technologie de nanorobots qui prennent le contrôle des neurones des gens injectés. Ce qui permet à des tierces personnes de les piloter. Grâce à ça, le méchant entrepreneur, Castle, lance deux plateformes de jeux en ligne : Society qui est une sorte de Second life ou Sims mais bien trash. Et Slayers, une sorte de Call of Duty sauf que les “avatars” sont des condamnés à mort. S’ils survivent à 30 parties, ils sont libérés mais ils ont bien plus de chances de mourir. Evidemment, il va y avoir toute une histoire de résistance avec un avatar de Slayers qui va être libéré par la résistance pour devenir l’Elu et botter le cul de Castle.

Gamer, Gerard Butler

Alors on va lister ce que je ne souhaite pas conserver dans ma réécriture. D’abord les Nanex. Déjà, dans le film, ils te balancent ça en mode Castle Musk vient expliquer ça sur un plateau télé à renfort d’infographie qui… a du mal à coller à la diégèse. Qui a fait ce schéma ? Et surtout pourquoi Castle vient expliquer ça à la télé alors qu’au début de l’histoire, on comprend bien que son petit business est installé depuis un moment. Bref, les Nanex, je ne contracte pas. Pas plus que le personnage de Castle, beaucoup trop dans son rôle de méchant. Niveau antagoniste nase, ça se pose là. Cependant aucun des personnages proposés n’a réellement d’intérêt, à part les résistants… Mais ils n’ont pas non plus de profondeur.

les résistants dans Gamer

Par contre, y a pas mal de matière à creuser. Tout d’abord la répartition entre joueurs et joués. Bon, autant dire que si je trouve une astuce pour proposer cette mécanique de joueur et de joué, je vais mettre une grosse pédale douce sur le torture porn. Déjà parce que je ne supporte pas ça. Mais surtout, mon intention est de décrire un système profondément injuste où les riches jouent littéralement avec la vie de pauvres, sont auréolés de gloire s’ils réussissent alors que les personnes qui subissent d’éventuels dégâts ne sont perçus que comme des avatars. Le film effleure ça du doigt, on voit des personnes blessées y compris dans Society mais ça devient juste un prétexte à montrer des gens en sang ou qui risquent de se faire salement baiser, au sens propre du terme, sans que le propos n’aille plus loin. Car oui, ce que j’aime dans l’idée d’Ultimate Game, c’est cette lutte des classes-là.

Gerard Butler dans Gamer

On va aussi amplifier le côté résistance. En fait, ce film est tellement cynique que la partie résistance est balayée en 2 mn chrono. En gros, les résistants aident le combattant de Slayers, Kable, à s’évader du jeu puis à récupérer sa femme. Ils voient en Kable, très populaire grâce à sa performance dans Slayers, une figure de proue pour la résistance. Exactement comme Katniss dans Hunger Games ou Ben Richards dans Running Man. Qui a fortement inspiré Ultimate Game sauf que c’était carrément mieux. Mais Kable, il s’en fout, il veut juste récupérer sa fille. Ce combat, c’est pas son combat. Posture qui peut être intéressante en plus. Tout le monde n’a pas l’âme d’un élu, je peux accepter ça. Sauf que ça pisse pas plus loin. Les résistants, tout comme une équipe de journalistes, aideront Kable jusqu’au bout afin qu’il récupère sa gosse et gère le cas Castle. Mais ils seront comme des PNG qui aident le joueur à tuer le boss et libérer la princesse, littéralement. Pourtant, ça partait bien, le résistant en chef expliquait pourquoi ils refusaient le monde qu’était en train de dessiner Castle mais… non, pas le temps, chut.

Ludacris dans Gamer

Les journalistes, parlons-en. On a le personnage de Gina, présentatrice de talk show qui n’apprécie guère Castle. Certes, il lui parle un peu salement parce que l’essence de ce personnage, c’est d’être un connard en toute circonstance mais après… C’est peut-être un manque de culture journalistique de ma part mais une présentatrice de talk show qui part avec une équipe réduite en van sur la piste de Kable en essayant de le retrouver et espère faire un gros coup pour faire chuter Castle. Je sais pas, y a un truc qui coince. 

L'interview de Castle

Mais reprenons les ingrédients. Une meuf badass en moto parce que oui, déso pas déso, ce sera mon héroïne. Un Elu qui ne veut pas être élu. Un méchant entrepreneur qui agit en toute impunité car son fric le lui permet. Un journalisme souterrain, un mouvement de résistance bienveillant qui s’affiche dans les rues… Tout ça, c’est ok même si on baisse les putters sur le méchant. Pas de “je suis méchant parce que le scénario”, pas de scène cheloue de comédie musicale avec des Nanexisés. On vire les Nanex, la vulgarité, le torture porn, le mec maxi obèse qui trempe des immenses tranches de pain de mie dans un saladier de miel avant de manger ça le plus salement possible. Faut juste que je trouve la mécanique de jeu, comment des pauvres se retrouvent avatars de riches et je serai pas mal, non ?

Simon & Kable

Peut-être un jeu de réalité virtuelle ? Les films ou séries autour de ça sont souvent assez décevants. Et dans la vraie vie, les jeux VR et tout ça, ça ne prend pas. Une sorte de téléréalité peut-être… Ou un truc façon esclaves comme dans Spartacus… Qui est l‘une des pires séries que j’ai vues de ma vie… En tout cas, plus j’y pense et plus je me dis qu’avec les quelques films ou séries que j’ai envie de réécrire, je pourrais m’y consacrer et créer une collection que je mettrai sur Amazon. Avec de la chance, je dépasserai la vingtaine d’exemplaires vendus. Par contre, je l’appellerai pas Ultimate Game car pour le coup, personne n’achètera jamais ça. 

Nina

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut de page