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Le trope de la nounou folle

Récemment, je me suis lancée dans les mini-séries “qui auraient été mieux en téléfilm”. Bon, j’ai épuisé le stock de France tv. Mais j’ai retrouvé un archétype assez récurrent sur lequel je souhaite m’arrêter : la nounou. La nounou folle et malveillante, pas le genre Fran Drescher, quoi. Je l’ai déjà dit mais les fictions adorent les femmes meurtrières et dérangées alors que bon, souvenons-nous qu’elles tuent très rarement et quand elles le font, c’est souvent pour se défendre. Breeeef. Revenons à la nounou.

Une nounou malveillante

Pour les références, je vais vous citer L’intruse, Une étrange babysitter et Obsession, déjà chroniqués ici. Enfin, pas trop L’intruse. Mais j’ai pas le temps actuellement. Je vais également citer Cassandra que je vais chroniquer demain sur Dystopie. Il y avait aussi Prenez garde à la babysitter avec Keri Russell. On va retrouver le même principe : pour une raison ou une autre, une femme se fait embaucher comme nounou et veut évincer la mère de famille pour prendre sa place. Un peu comme un coucou sauf que c’est elle qui va faire éclore les oeufs de la femelle évincée. Mmmm, métaphore bancale.

The perfect nanny

Il y a donc parfois un rapport de séduction, parfois non. La nounou va avoir des actions un peu border comme essayer les fringues ou le maquillage de la femme à évincer. Genre le rouge à lèvres. On va passer sur le côté peu hygiénique du truc. C’est tellement cliché que cette scène existe dans L’intruse alors que l’on comprend très vite que Tess, la vilaine nounou, n’a aucun intérêt romantique vis-à-vis du père de famille. Et rien n’indique que ce rouge à lèvres serait particulièrement cher ou autre, ce qui pourrait motiver ce choix. Non, c’est juste une scène random de type “ré-appliquons les clichés sans réfléchir”. 

The nanny stole my life

En général, les fictions de nounous prédatrices se déroulent toujours en trois temps. Point un : la maman choisit sa rivale cachée avec grand enthousiasme car “wouah, elle est parfaite cette nounou”. Effectivement, elle est très douce et impliquée. Mais. Entrons dans la phase 2 : la maman commence à se dire que quelque chose cloche. Cette partie là peur offrir un peu de variété car la nounou peut se montrer plus ou moins frontale ou plus subtile et la maman vriller plus ou moins vite. Toujours est-il que personne ne croit la maman, la nounou fait de grands yeux de biche attristés. La maman est priée de quitter le domicile car “elle va mal” et peut nuire à l’enfant. Oui, n’oublions pas l’enfant dans tout ça.

L'intruse avec Mélanie Doutey

Et enfin, phase 3, on part sur le climax. La nounou commence à son tour à se comporter bizarrement. La maman partie, elle pense avoir gagné la partie mais le papa commence à trouver tout ça louche. Parce que bon, il l’aime sa femme quand même. Merci de t’en rappeler, fiction, c’était pas clair quand il la traitait de folle en lui criant dessus quelques minutes plus tôt. Hé oui, le comportement du père est souvent incohérent parce qu’il faut que la nounou puisse croire qu’elle va gagner. La nounou et nous ? Enfin, fiction, on sait comment tu vas finir. Car ça dérape. La nounou va faire un truc dingue genre tirer sur le papa ou la maman qui traînait là car elle ne pouvait pas laisser sa famille avec cette cinglée. Ou partir dans l’océan avec le dernier né. Mais ça finit toujours bien, ne vous inquiétez pas.

The wrong nanny

Alors dans cet article, j’ai utilisé pas mal d’adjectifs liés à la folie et c’est à dessein. Le trope de la nounou part du principe que ce personnage est zinzin. On va toujours avoir des petites scènes où on va la voir faire des trucs un peu bizarres. Genre le coup du rouge à lèvres, parler toute seule, jouer les stalkeuses… Si elle a toujours une bonne raison d’agir en amont, elle a décroché à un moment et a perdu pied avec la raison. C’est souvent pour nous faire un peu peur, nous expliquer qu’elle est sans limite et que tout le monde est en danger dans la maison. La mère en premier lieu mais on aime un peu nous faire peur pour les enfants. Prenons Cassandra par exemple qui reprend vraiment ce trope pour en faire une petite série d’horreur pas dénuée d’intérêt. Non, je ne suis pas influencée par le look rétrofuturiste et la piscine intérieure, pas du tout. A un moment, Cassandra invite la petite Juno à se baigner dans la piscine intérieure. Elle la plonge dans le noir, on sent la tension monter et…mais non, tout va bien, c’était juste pour lui mettre des jolies lumières. Cassandra ne ferait aucun mal aux enfants de la maison, hihi. Les autres par contre…

D’ailleurs, parlons un peu de la violence de la nounou.  Un autre cliché de ce type de fiction, c’est le côté absolu de la nounou prête à tout pour arriver à ses fins. Y compris tuer. Alors ici, j’ai pas souvenir de meurtre de l’animal de la famille. Cliché narratif que je déteste. Par contre, il y a régulièrement une amie de la maman qui va mourir. C’est comme ça. C’est pour nous dire que la nounou est une tueuse en série et on doit commencer à avoir peur pour la famille. 

Elles n'oublient jamais

Je disais plus haut que les nounous folles avaient souvent leurs raisons d’agir ainsi. Oui, les fictions de type téléfilm ou série aiment donner des explications psychologiques. On ne devient pas une Bloody Nanny gratos. On va donc nous expliquer que l’enfant de la famille a été adopté mais qu’en fait, c’est l’enfant biologique de la nounou qui veut le récupérer. Avec la belle baraque et, tant qu’à faire, le papa. Même si c’est Nicolas Cage. La version Nicolas Cage qui n’en a rien à battre de ce rôle et est en sous-jeu tout du long. Genre il est censé croire que sa femme est en train de vriller mais ça n’a pas l’air de trop le préoccuper. L’intruse a une légère originalité par rapport à ça que je ne spoilerai pas mais ne vous attendez pas à tomber de votre chaise non plus. 

Evil nanny

Bref, le trope de la nounou, ce n’est ni plus ni moins qu’un combat de femmes pour obtenir une famille saine et épanouie. Pile le rôle qui leur est assigné par la société. Evidemment, on rajoute une bonne dose de psychopathie telle que décrite dans le fameux “Scenario magazine” et roule ma poule. 

Nina

Un commentaire sur “Le trope de la nounou folle

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