Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Le style d’écriture n’est pas figé

Dernier article sur “Je peux très bien me passer de toi”. Que j’ai étrillé alors qu’il n’était pas si pire, certes. Mais aujourd’hui, nous allons partir sur un message d’espoir. Un rappel. Le style d’écriture, ce n’est pas un bloc intangible, non. Il se travaille, il se cisèle, il mute. Parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. En l’occurrence ici, il a grandi en bien.

style d'écriture

J’avais écrit un article sur ma découverte de Marie Vareille dont j’avais lu ou écouté trois romans : Ainsi gèlent les bulles de savon, Le syndrome du spaghetti et La dernière allumette. Ce dernier restant mon préféré. J’ai encore quelques livres à découvrir de cette autrice. J’étais vraiment excitée à l’idée de lire « Je peux très bien me passer de toi » car je pensais sincèrement que j’allais adorer. Un autrice dont j’aime la plume qui écrit un roman dans un genre que j’aimerais aimer mais qui m’exaspère… Et puis, en lisant, j’ai été exaspérée, finalement. Trop de clichés, déjà. Pour rappel et pour le maillage interne : l’héroïne ridicule, jeunes filles en fleur et littérature anglaise, l’héroïne qui veut écrire mais qui bloque. L’utilisation des clichés est faite parfois de façon sarcastique, certes, mais ça reste un cliché. Et ce style d’écriture forcé, raaaah…

Travailler son style d'écriture

Bref, je m’attendais à un truc bien et j’ai été déçue. Plus jamais Marie Vareille ? Bah non. Parce que “Je peux très bien me passer de toi” a été publié en 2015 alors que La dernière allumette, mon livre préféré de l’autrice, est sorti en 2024. Quasi dix ans. Sachant que son premier roman “Ma vie, mon ex et autres calamités” semble également un classique de la chick litt. Et je trouve cette évolution follement excitante pour plusieurs raisons. D’abord, ce roman que je n’ai pas aimé est un roman de prime jeunesse, on va dire. L’autrice ayant 30 ans à sa publication. Il est normal que son style donne une sensation de déjà lu. Même si mieux lu que sur certains autres ouvrages, quand même.

Ecrire un roman

Mais surtout, je m’interroge sur l’existence d’une éventuelle stratégie. Après ses deux premiers romans, Marie Vareille s’est lancé dans une saga jeunesse qui a bien marché et lui a permis de gagner un prix. Ma théorie, qui repose sur du vent, c’est qu’elle est partie sur un roman “bankable” et attendu pour une jeune autrice pour pouvoir écrire ce qu’elle veut ensuite. J’ai un peu la même sensation avec Mélissa da Costa qui a déclaré pour son dernier roman qu’elle écrivait bien ce qu’elle voulait maintenant et ne cherchait plus à se censurer. C’est drôle qu’elle ait dit ça de son dernier roman que j’ai trouvé moins trash que celui d’avant. Avec même un aspect un peu comédie romantique avec une héroïne qui voit sa vie partir en éclat, chute avant de partir dans la pampa se reconstruire. C’était trop long mais ok. 

Le bonheur à la campagne

Alors du coup, je me dis “tiens, si je faisais pareil ? Je prends le genre qui cartonne en ce moment et avec de la chance, j’aurai suffisamment de succès pour faire ensuite ce que je veux.” Sauf que… Bah déjà, des gens qui écrivent dans le genre qui cartonnent, ça doit se compter par milliers voire dizaines de milliers. Ensuite, il y a toujours un risque avec l’écriture forcée, surtout si on y fonce en mode sarcastique, c’est que ça risque d’être mauvais. Juste mauvais. Alors vous allez me dire que des romans mauvais, il y en a des publiés tous les jours mais ça limite les chances d’aboutir à quoi que ce soit. Et puis le risque de rester enfermée dans un genre qui ne nous plaît pas n’est pas nul…

Galérer à écrire

Ou alors, Marie Vareille a choisi d’écrire des romans en fonction du genre qu’elle aimait bien. Après tout, si moi, j’ai envie d’écrire des dystopies, des comédies romantiques ou comédies de moeurs, un soap, une BD… C’est bien que ce doit être compliqué de rester cantonné à un genre. 

Nina

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