Bonjour, pendant des années, j’ai subi la même scène : on me parle d’un film culte et moi, je ne l’ai pas vu. Car je ne suis pas cinéphile. Et j’ai de bonnes raisons pour ça que je présente ici. Histoire de me justifier un peu car ça me crée tout de même un léger complexe.
Quand aller au cinéma, c’était surtout sortir
Ado, j’adorais aller au cinéma. Mais quand je dis aller au cinéma, je devrais dire « sortir le soir pour faire comme les grands et regarder des blockbusters totalement crétins à la Independence day ». Oui, j’ai vu Independence day deux fois au cinéma. Tout comme Jurassic Park ou Bodyguard mais rappelons quand même que c’était au siècle dernier et que j’étais mineure. Puis en grandissant, j’ai un peu déserté les salles sauf exceptions. En hiver 2004, vint la période « Guillaume et Nina ne s’aiment plus d’amour mais n’osent pas se le dire donc ils vont au ciné toutes les semaines pour ne pas trop se retrouver seuls face à la terrible réalité. Et comme ils connaissent la caissière, ils ne paient pas. Véridique. C’est dans cette période que j’ai vu Big Fish, un soir de neige. On a aussi vu Les rivières pourpres 2 et Gothika, deux films épouvantable. Et un film qui se passe au Québec et qui était marrant, dans un petit village et j’ai oublié le nom.
Un manque total de motivation
Puis arrivée sur Paris, 9,90 € la séance. Forcément, ça limite. Mais là n’est pas la vraie raison de ma désertion des salles. La qualité des films proposés ? Oui, c’est sûr que payer pour voir des rivières pourpres, j’ai du mal. Mais même les films qui me tentent, j’y vais pas. Alors pourquoi ? Pour deux raisons.
Je ne suis pas sûre d’avoir bon goût
La première, c’est un peu le côté terroriste des connaisseurs du 7e art qui sont outrés que quelqu’un ait pu aimer des films comme le Pacte des loups en hurlant que c’est une injure à l’Histoire. C’est sûr que si on étudie l’aspect historique de ce genre de films, on ne peut être qu’outrés. Ce n’est PAS un film historique, c’est un film d’action utilisant une légende comme toile de fond. Et vraiment comme toile de fond parce qu’à la fin, la révélation sur la bête, elle est carrément mineure rapport à Vincent Cassel qui fait du kung fu avec un nunchaku-épée. Moi, j’ai bien aimé, je l’avoue. Oui, je sais, aimer un film avec Samuel LeBihan est une hérésie, comment peux-tu ? Ben, simple : en fait, ce que j’aime
le plus dans le film, ce sont les décors. Oui, je sais, ça peut paraître léger mais je trouve que rien que pour les décors, le film vaut le coup d’œil. Après, l’histoire, c’est du manga filmé, ni plus, ni moins.
J’ai le droit d’aimer des films nuls, non ?
Bref, d’un point de vue artistique, je reconnais que ça ne vaut pas tripette. Mais le ciné, c’est comme la musique, on peut aimer un prélude de Bach interprétée par Rostropovich et la dernière de Britney Spears, c’est pas antinomique. Alors c’est pas la peine de crier et de me postillonner dessus parce que je trouve des films pourris fameux et des films plus nobles mauvais. Oui parce que y a aussi des chefs d’œuvre du genre que je trouve mauvais, qui ne me parlent pas. Et tant pis pour les « Mais comment tu peux ne pas avoir aimé ce film ? » effarés et à moitié étranglés. Ben, parce que c’est mon goût et je n’y peux rien. Et pourtant, j’ai aimé Le Mépris par exemple qui cumulait les points contre lui au départ : film 100% nouvelle vague et surtout adaptation d’un livre de Moravia. Si le côté adaptation n’est pas à la hauteur du roman, la photographie et la mise en abîme de l’univers du cinéma font de cette œuvre un cas d’école. Oui, ce n’est pas parce que j’aime aussi les mauvais films que je n’y connais rien, au passage.
Une sieste chère
Mais surtout, si je ne vais pas au cinéma, la vraie raison… C’est que je m’y endors. A peu près tout le temps. Si je vais à la séance avant 20h, c’est mort, je vais dormir. Et à 9,90 € la sieste, ça fait un peu mal. Par exemple, je n’ai rien compris à Michael Clayton parce que j’ai roupillé la moitié du film. Alors qu’il y a George Clooney dedans quand même. Tout comme H2D2, le guide du voyageur galactique, ce qui occasionne des conversations passionnantes :
« Ah mais trop bien la scène où y a eu ça et ça et ça.
– Heu… ouais, trop bien ! »
Alors je pourrais les regarder à la maison… Mais je m’endors aussi.
Devenir cinéphile ?
Alors en exclu mondiale et en direct de mon nouveau salon qui va se faire toiletter dès que j’ai fini cet article, je l’annonce. Cette année, je vais regarder des films et même en faire des chroniques ciné. Comment vais-je vaincre ma narcolepsie cinématographique ? Simple : au lieu de regarder un film allongée sur mon canapé, je les regarderai assise sur mon fauteuil. Déjà, ça devrait limiter les dégâts… Normalement.