Semaine à thème : les scènes romantiques dans les séries espagnoles. On ne va pas se mentir, j’adore les séries espagnoles. Je vais leur créer une rubrique. Je parle ponctuellement de mon attirance pour l’Espagne qu’il faudrait que je concrétise un peu plus en me penchant sur leur culture, leur langue. En attendant un Spain Tour en 2026, à priori. Même si je ne le fais pas exprès, je tombe souvent sur des séries espagnoles sur Netflix. Magie de l’algorithme oblige. Et y a toujours une sincérité qui me touche en plein coeur. Cette semaine, je vais donc vous parler de deux séries en particulier : Mentiras et Un conte parfait.
Mentiras, une série sur un viol
Mentiras n’est pas du tout une série romantique mais plutôt un thriller sociétal. L’histoire pour que vous compreniez : Laura est professeure au lycée et décroche un date avec Xavier, beau chirurgien veuf. Leurs premières interactions laissent deviner un homme cultivé, doux… Beau, doux, avec un métier qui sauve des vies : le prince charmant. Sauf que le lendemain du date, Laura se réveille dans le mal. Les souvenirs de fin de soirée sont plus que confus . Petit à petit, elle a des flashs et elle en est persuadée : Xavier l’a violée. Les deux-tiers de la série se concentrent sur le “doute” autour de ce qui a pu se passer cette nuit-là et le dernier tiers, la résolution.
En Espagne, on croit les victimes
Comme c’est une série espagnole et qu’ils ont une longueur d’avance sur nous sur les questions des violences sexistes et sexuelles, Laura est immédiatement crue par à peu près tout le monde, sauf le fils de Xavier. Même la petite amie du fils de Xavier prend la défense de la prof, quitte à se fâcher avec son mec. C’est un gros décalage avec les séries françaises où, dès qu’il y a une histoire de viol, l’intrigue va tourner autour du fait que personne ne croit la victime. Là, c’est plus : Laura est sûre de son fait, la police la croit. Mais comment prouver qu’il y a eu crime sans preuve ? En France, j’avais vu une série du genre (ou un téléfilm ?) avec une femme médecin violée par un de ses collègues. L’intrigue tournait autour de la violence de la justice vis-à-vis d’elle. Un parti-pris très intéressant et réaliste, juste pour dire que la France et l’Espagne ne sont pas au même niveau là-dessus. Il y a aussi la série Ni una mas, sur le sujet, avec une histoire de prof violeur à mettre en comparaison avec Une famille presque normale (Suède) sur la vision que l’on a d’une victime de viol, surtout si celle-ci est jeune.
Un premier baiser mims dans un thriller ?
Alors je vous parle d’une histoire de viol et l’angle de l’article, c’est le premier baiser. Vous vous dites peut-être que je ne vais pas très bien. Rentrée morose, effondrement au boulot qui n’en finit pas… Non, non. Je veux parler d’une scène de premier baiser qui survient dans cette série, indépendamment de son contexte. Un premier baiser joli et parfaitement consenti. Dans la série, le temps passe. Si Laura n’oublie pas sa volonté de faire tomber Xavier, elle rencontre un nouveau gars, contre-bassiste. Il l’invite à un concert et il la raccompagne chez elle. Sur le perron de sa porte, ils parlent un peu pour ne rien dire et gloussent un peu bêtement. Petit silence gêné, échange de regard puis elle fait un pas pour l’embrasser.
Un premier baiser simple et sincère
Et ça, c’est parfait. Bon, cette scène existe aussi pour faire un contraste avec la fin de son date avec Xavier qui avait un peu manipulé pour rentrer chez elle mais peu importe, ce n’est pas mon sujet. C’était doux, joli et surtout sincère. Dans les fictions, le premier baiser est souvent compliqué à faire intervenir. Parfois, on nous fait le coup du baiser volé ou plutôt arraché et… pffff. 2024, il serait temps d’arrêter de faire démarrer une romance par une agression sexuelle. Genre”ah mais en fait, elle n’attendait que ça mais elle ne le savait pas”. Si, si, je te jure, on sait si on a envie que le mec qui est devant nous nous embrasse ou pas. Check notre body language, y aura un indice.
Pas besoin d’en faire des caisses
Dans les films ou les séries, le premier baiser est un acmé, une récompense pour l’audience. Apparemment, ça interdit donc cette simple scène de regards complices, de silence un peu gêné et juste un baiser. Juste un baiser. Sauf que dans la vraie vie, la plupart des premiers baisers sont, somme toute, simples comme la scène que j’ai décrite. Les envolées de papillon et l’orchestre symphonique qui se lance dans une partition triomphante, c’est dans notre tête que ça se passe. Je galère souvent à déclencher ce premier baiser dans mes écrits. Déjà parce que je suis la somme des produits culturels que j’ai consommés donc le baiser forcé “mais en fait, ça tombe bien”, ce fut longtemps une norme acceptable pour moi. Et ça permettait de pas trop s’emmerder avec la mise en place d’une complicité. Alors que je dis ça, dans Mentiras, le contre-bassiste, il n’a pas beaucoup de scènes, on ne les voit pas échanger pendant deux heures.
Rester simple en toutes circonstances
Et c’est là toute la morale de cette histoire. Je n’ai pas particulièrement accroché à la série. Alors que ça se passe à Majorque et que ça a l’air fort joli. Et en plus, l’héroïne fait du kayak sur la côte et c’est très beau. Question que je pose là : ça fait la deuxième héroïne, après Leyla qui faisait de l’aviron sur le Bosphore, à faire de la rame à ses heures perdues, nous montrant au passage de jolis paysages. Est-ce que mon obsession, non assouvie, pour le kayak vient d’une envie personnelle ou d’un effet de mode que je n’avais pas identifié ? La question est posée. Bref, je n’ai pas trouvé la série folle en soi. Quelques longueur et j’ai pas compris l’intrigue secondaire avec la soeur de Laura. Pas comprise dans le sens “on est d’accord que ça servait juste à allonger la sauce ?”. Je ne suis pas certaine de conseiller formellement cette série mais cette scène de premier baiser m’a fait du bien par sa simplicité et sa sincérité. Finalement, rester simple, c’est la clé.
Et une série romantique espagnole à venir
Et justement, dans mon prochain article, je vais vous parler d’une série romantique espagnole, Un conte parfait, que j’ai littéralement dévorée. J’étais à fond comme rarement et il semble que cette série va ouvrir la voie à de la lecture… On en reparle au prochain article !