Raconte moi des histoires

Pour bien raconter les histoires, il faut aussi savoir les écouter

Medusa, la télénovela ultime ?

De temps en temps, j’aime m’offrir une petite télénovela. Surtout que depuis quelques années, on est sorti du drama purement larmoyant pour rajouter du cul. Des scènes de cul gratuites la plupart du temps mais hé, la lutte des classes manichéenne ne semble plus intéresser personne. Tout ce processus nous amène à Medusa, une nouvelle telenovela qui pousse les curseurs très loin. 

Medusa, télénovela sur Netflix

L’histoire. Barbara Hidalgo est une splendide quadra, fille d’un riche homme d’affaires. Alors qu’elle vient d’être nommée PDG de la branche cosmétique de la holding de papa, elle est victime d’un terrible attentat. Son yacht de luxe explose en pleine mer et des pirates viennent finir le travail en lui coupant un doigt pour lui voler son alliance. Elle est sauvée de justesse mais quand elle revient à elle, elle a une amnésie très sélective. Elle devient douce et aimante mais découvre rapidement que son elle d’avant était une sacrée garce. Aidée d’un flic qui s’appelle Danger, elle va mener son enquête pour découvrir qui a essayé de la tuer. Les suspects ? Toute sa famille.

Barbara mène l'enquête

Oh wouah, on dirait trop une sorte de match-up entre Dynastie et un thriller. Lançons donc. Premières minutes. Barbara est sur son superbe yacht, très élégante dans son maillot blanc, cheveux lissés attachés en une longue queue de cheval. Ah tiens, elle s’arrête au milieu de nulle part. Elle se prend un verre de vin et va s’allonger sur le bain de soleil pour… se masturber. Et nous voilà avec une avalanche de micro-scènes de cul un peu random. Ok, Barbara semble aimer les levrettes intenses et coucher avec des femmes. Ok, je… Alors, je n’ai rien contre la masturbation, je trouve ça très sain même. Mais ce que je trouve encore plus sain, c’est de le faire sans charger son empreinte carbone, quoi. Ce début de série un peu pété nous indique donc qu’on va être dans un univers très sexualisé.

Le bateau de Barb explose

D’ailleurs, l’épisode 2 commence par une levrette. Le mari de Barb’ est en train de besogner une jeune femme. Tiens, je le connais cet acteur… Ah mais oui, c’est Sebastian Martinez. Il jouait le mari de Veronica dans En un battement, télénovela où il aimait déjà besogner ses assistantes. Mais aussi dans Accidente qui était beaucoup moins intense niveau cul. Il me semble même qu’il n’y en avait pas. Bref. Donc levrette contre la baie vitrée du bureau, le mari crie “t’es quoi pour moi, t’es quoi pour moi ?”. Là, cut pour insérer une citation de Carl Jung sur gémissements de plaisirs.

La rencontre de deux personnalités est comme le contact entre deux substances chimiques ; s’il se produit une réaction, les deux en sont transformées.

Retour à la scène où la meuf crie “Han, je suis ta pute”. Ok, je… Ça fait beaucoup pour mon cerveau. Tu veux me montrer du cul ou tu veux me faire un cours de philo, là ? 

Barbara espionne son mari qui couche avec son assistante

Je vais refermer le chapitre cul car spoiler : passé les premiers épisodes, il n’y en a quasi plus. Une fois que Barbara a compris qui étaient les hommes et la femme avec qui elle niquait dans ses flashback et une ou deux scènes de cul avec Danger, ça s’arrête. Ah oui, il y a bien une scène totalement random du frère de Barb’ qui couche avec une meuf qu’on ne reverra pas dans un hamac mais après… C’est fou comme une série qui te propose un premier épisode à la limite du interdit au moins de 18 ans oublie vite son sujet… Et à bien y réfléchir, il me semble que toutes ces télénovelas marchent un peu sur le même rythme : d’abord on baise puis on se souvient après qu’on a une histoire à raconter et qu’il serait temps d’y aller.

Barbara dans Medusa

Bien, maintenant que toute la dimension cul est évacuée, il reste quoi ? Assez classiquement. Une famille de requins sans état d’âme ou presque. La nouvelle Barbara va découvrir qu’elle était une véritable biatch qui faisait chanter toute sa famille pour obtenir le poste de directrice de Medusa. Elle filme le tonton catho en pleine orgie homosexuelle. Le cousin en plein business gigolo. Elle découvre que sa belle-mère drogue son père et s’en sert pour la faire chanter. Et file de la coke à sa demi-soeur. Évidemment, la nouvelle Barbara est horrifiée par la vie dissolue et la méchanceté de son ancienne elle.

L'ancienne Barbara était cruelle

L’originalité de Medusa, c’est que le lapin blanc de l’histoire fait directement partie de la famille. Le lapin blanc, c’est le personnage qui découvre un nouvel univers et entraîne le lecteur ou spectateur avec lui. Par exemple, le personnage qui va rentrer dans une lutte et va découvrir les rouages de la société dont on ne sait rien. Il guide le spectateur ou le lecteur dans cet univers interlope que l’on va découvrir au fur et à mesure de sa progression. Ici, c’est pareil. Les premiers éléments que nous avons sur Barbara, c’est qu’elle est riche, mariée et chauuuuuude. Quand elle revient dans sa famille, c’est un petit angelot qui a renoncé à sa crinière lissée et son maquillage agressif. Chaque épisode va donc nous permettre de comprendre la personnalité d’un membre de la famille, son terrible secret. Et l’influence parfois néfaste que pouvait avoir Barbara sur eux.

Medusa, un mélange des genres un peu bizarre

Car au-delà de l’histoire des secrets de famille, Medusa raconte l’histoire d’une rédemption. Celle de Barbara, une femme cruelle éduquée par un père sans empathie prêt à tout pour faire prospérer son empire. Le personnage de Christian, le frère très transparent de Barbara, nous aide à comprendre ça, notamment via la relation avec leur mère. Personnage qui poppe un peu de façon random au milieu de la saison mais vu que Barb’ a une amnésie très sélective, pourquoi ne pas avoir oublié sa mère, après tout ? Si le patriarche Hidalgo est assez discret en début de saison, on le voit révéler son vrai visage sur la fin de saison. Nul doute que si on a droit à une saison 02, ce sera le grand antagoniste.

Bref, est-ce que Medusa est un indispensable ? Si vous aimez les telenovelas new gen, je pense que celle-ci est de bonne facture. Les rebondissements ne sont pas toujours subtils et je ne suis pas sûre de comprendre certains parti-pris de montage. Je veux dire il y a des moments, c’est limite si on nous donne pas un coup de coude dans les côtes. “Et t’as vu, lui, il est suspect quand même”. Quant à la partie cul, je la trouve pas mal intégrée aux forceps. La première scène de masturbation sur le yacht est tellement gratuite… que ça en est drôle. Et niveau scènes de cul gratuites, j’ai quand même maté trois saisons de Spartacus dans le temps qui était le summum du genre. Après, c’est pas une série très longue donc pour un prochain week-end pluvieux ou moment de seum, ma foi…

Nina

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