Qui dit été, dit légèreté. Bon et surtout qu’en ce moment, je suis un peu fatiguée donc je choisis des fictions légères. Après avoir maté l’affaire Asunta qui n’était pas léger du tout, j’avais besoin d’un peu d’oxygène. Ne me sentant pas en période “série coréenne”, je me dirige donc vers mon troisième péché mignon : les télénovelas. Le 2e, ce sont les séries turques. En vrai, en premier, ce sont les dystopies mais celles de Netflix sont quand même pas mal à ch***. Bref, je vois passer “Les morceaux de notre vie” et les histoires tragiques de famille, ça me parle toujours. Appuyer sur lecture.
Un couple à la dérive
L’histoire : ça ne va pas fort entre Liana et Tomas. Alors que cette dernière se bourre d’hormones pour tomber enceinte et espérer que ça ne se termine pas en fausse couche, elle découvre que Tomas la trompe. Grosse engueulade. Tomas claque la porte en lui jetant au visage que c’est sa faute à elle. Que le sexe entre eux est devenu nul parce qu’elle en fait trop un objectif de fertilisation. Déprimée, Liana sort avec sa besta Deborah et se fait coller-serrer toute la soirée par Oscar, le frère de Deb’. Qui lui donne une petite pilule un peu forte qui fait planer Liana beaucoup, beaucoup trop haut. Il la ramène chez elle, elle essaie de le renvoyer chez lui. Mais il a décidé de ne pas entendre les “non”.
Et soudain, une grossesse gémellaire
Le lendemain matin, alors que Liana est en bad, ayant parfaitement compris ce qu’il s’était passé la nuit précédente. Enfin, au début, elle doute un peu qu’il se soit passé un truc mais elle trouve un emballage de capote à côté de son lit. En parallèle, Tomas est parti en rando vélo avec ses potes et sa maîtresse et, bim bam badaboum, accident. Quelques jours de coma plus tard, il se réveille avec Liana à ses côtés, le couple se reforme. Un bonheur n’arrivant jamais seul, Liana se révèle être enceinte… de jumeaux. Oui mais voilà… qui est le père ?
Une série qui reste assez focus
Tendu, n’est-ce pas ? Bon, on aura vite la réponse à la question de la paternité des jumeaux car Les morceaux de notre vie s’étale sur dix-huit ans, de la conception des jumeaux à leur majorité, à peu près. On va donc suivre cette petite famille mais aussi quelques personnages satellites comme Silvia, la soeur de Tomas, et son fils Ignacio qui devient aveugle suite à une maladie dégénérative. On a également quelques scènes sur la vie de Deborah ou Oscar mais point numéro 1 : Les morceaux de notre vie ne s’éparpille pas tant que ça. Un phénomène plutôt rare pour une télénovela où on aime nous raconter la vie de personnages dont on se fout royalement. En vérité, Les morceaux de notre vie ne ressemble ni à une télénovela classique ni à la version next gen avec du cul partout. Déjà, on n’a pas vraiment de scènes de sexe, plutôt des évocations de scènes de sexe. On est presque plus dans la saga familiale avec des sauts dans le temps pour pouvoir tout raconter.
Des archétypes de paternité et maternité
Et la famille est le sujet central de Les morceaux de notre vie. Tomas et Liana sont des archétypes de la paternité et maternité. Liana est une mère lionne, prête à tout pour ses enfants quand Tomas est attaché aux liens du sang, à la notion d’héritage. D’ailleurs, il travaille lui-même pour le cabinet de son père. La figure du père en figure d’autorité, le patriarche, suppure tout au long de la série. Outre Tomas, nous avons aussi le père de Tomas, donc, mais aussi Cesar, le père d’Oscar, qui apparaît fugacement. En contraste, Vicente, le compagnon de Silvia et beau-père d’Inacio, apparaît comme une figure paternelle douce. Silvia est également une figure maternelle forte. Elle est prête à sacrifier sa vie amoureuse pour son fils et a du mal à laisser son fils grandir et vivre sa vie. La mère de Liana, à l’inverse, se préoccupe assez peu de sa fille et ne respecte pas ses volontés quant aux jumeaux. 50 nuances de parentalité, quoi.
Choisir la famille ou l’amitié
La question des liens entre frères et soeurs est également exploré, notamment avec Deborah qui se retrouve donc avec sa meilleure amie qui lui explique que son frère l’a violée… et son frère. Très dévouée à sa famille, elle soutient son frère comme elle peut malgré les pincements de sa conscience. La relation entre Liana et Deborah est plutôt bien travaillée, je trouve puisque si Deborah ne remet jamais en cause la parole de Liana, admettant que son frère a “déconné”, elle ne claque cependant pas la porte du clan familial et passe littéralement la série le cul entre deux chaises. Une nuance que je trouve intéressante sur un sujet aussi compliqué que le viol.
Ton identité, c’est l’ADN de ton père
Evidemment, toutes ces histoires de filiation, de famille, poussent inévitablement la question de l’identité. Celle des jumeaux, déjà, puisqu’on passe leur temps à dire qu’ils ont hérité de tel trait de caractère ou talent de leur père… A croire que l’ADN de Liana n’a pas été très intéressé par cette histoire et s’est barré. C’est là le défaut majeur de la série, je dirais. Alors que la série est assez nuancée sur pas mal de sujets, là, non. Les garçons sont limite le clone de leur géniteur. Le sujet de l’identité est également trop concentrée sur les jumeaux. il aurait pu concerner Inacio, qui grandit sans père et perd la vue suite à une maladie mais sa construction est assez bâclée. A un moment, il trouve que la musique, c’est cool et il se lance. Hop, 10 ans plus tard, le voilà DJ, bisous. On a également Julia qui est une enfant adoptée, camarade de classe des jumeaux. On a beau savoir que ses parents adoptifs sont très aimants, c’est étrange comme la question de l’identité ne semble pas l’effleurer.
Tout débute sur un mensonge
Dernier thème majeur, gros classique de ce type de série : les mensonges et la vérité. Dans cette série, le réflexe du mensonge est assez puissant. Il y a le mensonge originel, celui de Liana qui a subi un viol et qui ne veut d’abord pas en parler sauf à sa meilleure amie. Au fur et à mesure du temps, ce mensonge en crée d’autres, les personnes impliquées sont plus nombreuses et des mensonges s’ajoutent au mensonge. Tout le monde ment tellement qu’un personnage a, à un moment, une sorte de révélation divine et décide de devenir un apôtre de la vérité. Limite gourou. Tout ça pour ne pas assumer ses propres torts mais moi, ce que j’en dis…
Une série étonnamment bien foutue
Bref, une série qui m’a étonnamment surprise par sa qualité d’écriture là où je m’attendais à un défilé d’archétypes exagérés. Si les scénaristes ont un faible évident pour Liana et semblent avoir peu d’estime pour Tomas, il arrivent néanmoins à insérer des scènes qui cassent un peu l’aspect trop lisse et évident du récit. Si vous aimiez les sagas de l’été à l’ancienne avec des secrets de famille qui débordent des tiroirs, celle-ci vaut bien le visionnage.
J’ai découvert ce site il y a quelques temps, et j’ai trouvé cette série intéressante. Celle-ci télénovela est différente des autres novelas que j’ai pu voir… il y a moins de drama ce qui est rare de trouver dans les télénovélas habituel.
Oui, ça fait du bien parce que les telenovelas où on a droit à des petites scènes de personnages un peu ridicules pendant des heures pour des intrigues sans le moindre intérêt, ça me lassait. Là, tout va à l’essentiel à deux ou trois exceptions près (la vie de Déborah, Silvia et Inacio). Du coup, ça prend pas 150 épisodes pour raconter l’histoire non plus