Je suis dans ma période lecture de romans. Ma pile de bouquins à lire diminue limite plus vite que mon compte en banque. En décembre, je débutais donc la lecture du si vanté « le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson. dont on ne m’avait dit que du bien. « Tu vas voir, il est hilarant ». 500 pages plus tard, j’ai toujours pas vu.

Une histoire toute rocambolesque
Ça s’annonçait pourtant pas si mal : un centenaire fuit sa maison de retraite car il ne veut pas y fêter ses 100 ans et part à l’aventure. Au bout de quelques pages, pris d’une impulsion subite, il vole à un gredin parti aux toilettes une grosse valise qui se révèle être bourrée de billets suédois. Y en a pour 50 millions de couronnes suédoises, rendez-vous compte ! Moi, j’ai un peu de mal vu que je connais pas la valeur des couronnes suédoises. J’ai pas mis les pieds là-bas depuis 2002. Mais je ferais bien un tour à Stockholm… Le vieux monte dans un bus et prend une destination au hasard. Il se retrouve dans un endroit paumé de chez paumé face à une gare désaffectée où habite un mec qui va prendre le petit vieux sous son aile. On en est pas à la page 100 et l’intrigue repose déjà sur des piliers branlants. Passe le premier illogisme, après tout, un vieux qui vole une valise comme ça, sur une impulsion, mmmm… Eventuellement, ça passe. Mais qu’il tombe sur la seule âme qui vive dans un patelin paumé et que cette personne le trouve sympa et lui offre gîte et couvert déjà… Et je ne parle même pas des 50 millions dans la valise, hein.

Ah ben ça, ça tombe bien alors
Et on est partis de 500 pages d’incroyables hasards. De raccourcis tellement faciles que je ne comprends même pas qu’on puisse crier au génie. Ce roman raconte en fait 2 histoires : celle d’Allan version vieux en 2005 et celle de sa vie. L’histoire de sa vie était assez marrante au départ. Mais ça se gâte dès qu’Allan, se laissant guider par les aléas de la vie, se retrouve aux quatre coins du monde à jouer des rôles majeurs dans l’histoire mondiale… Sans pour autant se préoccuper de politique.

Forrest Gump de Suède
Mmmm, un homme qui ne se préoccupe pas de la politique mais joue un rôle majeur dans celle-ci malgré lui sans réellement comprendre ce qu’il fait… Ca me rappelle vaguement quelqu’un… Oui voilà, je ne lis rien d’autre que Forrest Gump version suédoise. Super…

Grosses ficelles et clins d’oeil
Je passerai les grosses ficelles. Du genre le gros mafieux qui veut tous les tuer suite au vol des 50 millions qui est en fait un pote d’un des membres de la bande. Du genre la capacité d’Allan et de sa bande à se trouver des alliés en trente secondes chrono. Sans parler de ce super pouvoir d’Allan de sauver la vie des grands de ce monde un peu par hasard. L’auteur s’amuse, à grands renforts de clins d’œil. Exemple : « Allan se dit que la vie en France était douce et il accepta de partir. Nous étions en 1968 ». Il aurait écrit « clin d’œil et coup de coude » que ça n’aurait pas été plus flagrant.

La fin n’a rien sauvé
Je ne vous détaillerai pas la fin mais c’est même plus une happy end à ce niveau là… Bref, rien ne sauve ce roman mal ficelé, aux rebondissements plus gros que mon ventre après le repas de Noël. Les premières pages me faisaient espérer une histoire à la Emir Kusturica. Je me retrouve avec un sous Forrest Gump avec une très légère touche de Very bad things pour les morts accidentelles, un soupçon de Priscilla folle du désert pour le Road trip en bus. Road trip qui ne durera qu’une trentaine de pages, le temps d’à moitié tuer le mafieux qui leur voulait du mal. Mais après plus vu qu’il connaissait un mec de la bande vaguement croisé en prison, ça se règle tout seul. « Ahah, comment vas-tu vieille branche ? ». Ben ouais, moi, on me tire 50 millions, je les oublie aussi sec en recroisant un pote de chambrée. Normal quoi…

Deus ex machina à toutes les pages
Bref, je veux bien fermer les yeux sur une ou deux facilités d’écriture mais quand le roman n’avance que grâce aux incroyables hasards de la vie et que ceux-ci sont nombreux et relativement mastoc… On peut accepter un ou deux ex machina mais pousse pas non plus. Je finis par lire le roman des fois que la fin sauve le tout. Mais non.

Du coup, si parmi mes lecteurs, au moins une personne n’a pas aimé, qu’il parle ! Parce que je me sens un peu seule là…