Parmi les quelques passions communes que ma maman et moi partageons, il y a les impressionnistes. En mai ou juin dernier, nous avions passé de charmants moments au musée Marmottan, dans le XVIe. Depuis, on n’arrête pas de parler de passer un week-end à Giverny. Et quand elle me parle d’un petit roman qui se passe justement entre Marmottan et Giverny, je m’empresse de le lire. C’est parti pour Intrigue à Giverny.
Disparition au musée
L’histoire. Tout débute lors d’un dîner à Marmottan, justement. On y découvre Pénélope, conservatrice et un peu détective à ses heures perdues, invitée à ce dîner. Durant le vernissage, elle repère deux femmes visiblement très au point sur Monet et elle se retrouve à côté de l’une d’elles à table, une religieuse. Mais alors qu’elle s’apprête à lui parler, coupure de courant ! Quand l’électricité revient, aucun vol n’a été commis. Mais la religieuse ainsi que la femme avec qui elle parlait ont disparu. Le lendemain, l’une d’elle est retrouvée assassinée dans son club de gym, le Cercle, fréquenté par… Ah ben ça ça tombe bien, par Wandrille, le fiancé de Pénélope. L’enquête débute, entre Marmottan, Giverny et Monaco.
Des facilités mais un style efficace
De prime abord, on pourrait penser que j’ai été légèrement agacée par la facilité scénaristique qui place le fiancé de Pénélope pile là où une des femmes est assassinée. Et je vous épargne bien d’autres coïncidences. Certaines sont légèrement abusées. Mais ça passe et plutôt bien grâce à une écriture super agréable et le travail de recherche impeccable. Je n’ai beau ne jamais être allée à Giverny, j’imaginais très bien les lieux. Je me suis aussi retrouvée sans problème dans l’atmosphère de Marmottan. Les personnages sont assez attachants, le couple Pénélope-Wandrille est touchant et adorable.
Un livre qui apprend des choses
Mais surtout, ce que j’aime particulièrement dans ce livre, c’est que, selon sa connaissance de Monet, on apprend des choses. Le roman joue sur l’amitié entre Clémenceau et Monet, laissant planer le doute quant à la nature exacte de cette dernière. Monet aurait-il été un espion ? La disparition de la bonne soeur et l’assassinat de la femme qui parlait avec elle seraient-ils liés à ce secret ? Un peu d’histoire, un peu d’impressionnisme, un style charmant… Au diable les quelques ficelles un peu grosses.
Un ancrage dans l’actualité un peu boîteux
Terminons juste sur un petit détail qui relève plus de l’anecdote qu’autre chose mais qui m’a fait sourire. Le roman se passe peu avant le mariage d’Albert et Charlène. Mariage qui ravit tout le rocher tant la future mariée est sublime, somptueuse, tout ce bonheur, c’est fabuleux… Quand on voit les aventures rocambolesques (et supposées) de Charlène qui aurait tenté de fuir son époux et qui semble depuis aussi épanouie que si elle croquait trois barres de lexomil par jour, l’évocation qu’un jour, ce mariage fut présenté comme heureux est délicieusement anachronique.
De la bonne came
Bref, Intrigue à Giverny nous offre une enquête policière intéressante et écrite d’un rythme enlevé. Et qui nous apporte quelques petites connaissances sur Monet au passage. Un joli combo gagnant.