Quand je regarde les fictions américaines à base de vie au lycée, je me dis que je suis bien contente d’avoir eu l’adolescence que j’ai eue. Dans mon lycée, les populars étaient relativement peu cruels avec les nobodies et j’ai un peu l’impression que la plupart d’entre nous flottait dans un entre-deux. Il y a bien eu des histoires du beau gosse qui fait croire à la fille peu jolie, très timide, qu’il aimerait lui faire des choses dans les recoins sombres du lycée mais, à ma connaissance, pas d’histoire de gros harcèlement. Parce que le lycée, aux Etats-Unis, ça a l’air wild de chez wild. Et puis, au milieu de ces histoires de harcèlement, de cruauté et même, parfois, de fusillade, une petite douceur : Clueless.
Une reine de beauté un peu creuse
Pourtant, Clueless, à la base, ça semblait une énième histoire d’une Reine du lycée belle et froide. Le film commence, on voit Cher, la famosa reine, en train de gérer son dressing avec une appli dédiée. Cher n’est pas simplement une fashionista, on dirait que le mot a été inventé pour elle. Au début du film, on découvre donc une jeune fille égocentrique, peu préoccupée des autres, un peu moqueuse avec sa meilleure amie Dionne qui a effectivement l’idée saugrenue de sortir avec un pot de fleur sur la tête. Oui, le film date de 1995, ce n’est qu’en 2008 que Carrie Bradshaw se marie avec un faisan sur la tête. Pas la même époque. A l’école, elle présente un exposé sur l’accueil des migrants Haïtiens en faisant un parallèle avec une soirée d’anniversaire… Bref, de prime abord, Cher est peu intéressante.
Une protagoniste cute
Mais passées les cinq premières minutes du film, on va vite découvrir une autre facette. Décidée à améliorer sa note en débat, elle considère que le problème, c’est que son prof est un vieux célibataire. Donc elle fait en sorte qu’il sorte avec un autre professeur. Puis elle décide de prendre sous son aile une nouvelle arrivée un peu “plouc” pour en faire une popular teen. Il y a quelques petites histoires d’amourettes peu poussées, mais en un mot comme en cent : Clueless est franchement adorable.
J’aime les fashionistas angéliques
J’étais partie avec un certain a-priori sur le film. A-priori positif. Parce que Alicia Silverstone me fait penser à Reese Witherspoon et quel est le meilleur rôle de Reese Witherspoon ? Non pas Sex intention… ou Cruel Intention en VO parce qu’à la fin des années 90, on aimait bien renommer des films américains avec des titres en anglais contenant “sex”. Ca nous grattait beaucoup à l’époque, apparemment. Non, c’est Elle Woods dans la Revanche d’une Blonde. J’adore ce personnage, elle est tellement touchante. Et pendant tout mon visionnage de Clueless, j’avais la très forte impression que Cher était le prototype d’Elle Woods. Même sens de la mode, même visage angélique, même intelligence qui n’est pas évidente de prime abord. Et finalement même gentillesse. Cher, je l’aimais dès la première minute.
Une vraie bonne amie
Et elle est adorable, c’est tout. Ses amitiés avec Dionne et Tai sont très touchantes. Surtout avec Tai. Notamment la scène où Cher danse avec Christian et se sent triste de voir que son amie ne s’amuse pas. Si Cher semble surtout en recherche de “projets altruistes” pour donner tort à son frère par alliance, elle semble sincèrement heureuse du bonheur des profs qu’elle a collés ensemble. Elle se préoccupe du bien-être de Tai. Sans doute plus que celui de Dionne, sa besta forever. Elle est même capable d’abnégation quand il lui semble que Tai a plus de chance qu’elle de conclure avec un garçon dont elle est amoureuse.
Cher se fiche (un peu) des garçons
Ah et elle est vierge. Oui, c’est un sujet. Je vous rappelle que le film est sorti dans les années 90, époque Heathers ou Mean girls, Sexcrimes ou Sex intention arrivent en 98 et, généralement, la Reine du lycée… est chauuuuude. Elle utilise sa sexualité pour avoir son pouvoir. Alors que Cher tient à offrir sa virginité à quelqu’un d’important pour elle. Un côté un peu princesse Disney, si on veut. Mais j’aime assez qu’elle passe quasi la moitié du film à ne pas avoir d’histoire de garçons, voire n’est pas intéressée. Parce que ce n’est pas un point de vue que l’on rencontre si souvent que ça.
Des scènes franchement drôles
Bref, j’ai vraiment passé un bon moment devant ce film, j’ai même franchement ri sur deux scènes. Celle de l’autoroute et celle du passage du permis. Pour une raison qui m’échappe totalement, les scènes où une lycéenne est en galère au volant d’une voiture me fait rigoler. Mais vraiment, la scène de l’autoroute, je riais aux éclats. Je suis certes un peu fatiguée mais quand même…
Des visages plaisants à retrouver
Et puis c’était plaisant de croiser des visages connus comme Paul Rudd, Brittany Murphy, Donald Faison (Chris Turk de Scrubs), une actrice vue dans Allo maman, ici bébé. Wallace Shawn qui est un petit acteur chauve que tu as l’impression d’avoir vu partout dans les fictions américaines. Jeremy Sisto sur qui j’ai un celebrity crush un peu étrange vu que ça date de Six Feet under où il n’avait pas un rôle très positif. Et puis l’adorable Alicia Silverstone. Je pensais que sa carrière avait souffert de sa participation à Batman & Robin, le pire Batman de l’histoire des films Batman. Pire que celui des années 60. Mais apparemment, c’est pas mal lié à une certaine presse qui l’a attaquée pour des problèmes de poids. Un poids trop élevé qui lui fait rater le rôle dans le remake américain de “Mon père, ce héros”. Même si ne pas tourner avec Depardieu quand on est une jeune actrice, c’est plutôt une bonne nouvelle. Elle dit elle-même qu’elle était finalement contente de pas avoir tourné dedans. Mais voilà, à partir de maintenant, j’ai un coup de coeur pour Alicia.
Rattraper son retard cinéphilique
Bref, avec Clueless, je sens comme un élan dans ma vie, un désir de rattraper tous les films que je n’avais pas vus. D’ailleurs, semaine prochaine, je vous parlera d’un autre monument des années 90.